Le Théâtre National de Nice a trouvé un filon qui ressemble fort à une série à succès comme nous en propose régulièrement la télévision : devant un public, chaque fois plus nombreux, il nous offre chaque dimanche matin l’instruction d’un procès d’un personnage historique ou mythologique dans le cadre des « Rendez-vous du jardin » (Kiosque de la Promenade du Paillon),
En ce dimanche 25 octobre Phèdre est mise en accusation. Fondée sur la mythologie grecque et la tragédie d’Euripide qui ont inspiré Racine l’histoire est complexe notamment compte tenu non seulement de la multiplicité de personnages mais encore du nombre d’intrigues et de rebondissements. Toutefois elle peut succinctement être résumée ainsi : Phèdre est l’épouse du roi d’Athènes, Thésée, lequel a eu d’un premier mariage un fils, Hippolyte. Phèdre est tombée amoureuse d’Hippolyte et s’offre à lui, mais il la rejette. Pour se venger Phèdre l’accuse d’avoir voulu la violenter. Furieux Thésée, ne voulant pas lui même tuer son fils, invoque Poséidon qui fait surgir un monstre marin lequel déstabilise les chevaux du char d’Hippolyte entraînant sa mort. Phèdre, ravagée par le chagrin, s’empoisonne.
On attendait avec plaisir la jeune et talentueuse benjamine de la troupe du TNN Eve Pereur pour incarner l’emblématique héroïne. Elle était souffrante et cet article nous donne l’occasion de lui souhaiter un prompt et parfait rétablissement.
C’est donc Augustin Bouchacourt qui, quasiment au pied levé, a remplacé sa collègue en investissant le personnage de Phèdre mettant toute sa conviction, sa fougue et sa maîtrise de l’improvisation pour défendre sa cause : celle de l’amour-passion. En une plaidoirie sobre dont l’éloquence n’avait d’égale que l’élégance Maître Robert Chemla, au talent oratoire aussi connu dans les prétoires que sur les planches, après avoir évoqué Eros et Thanatos, n’a pas eu grand mal a convaincre le public (donc les jurés) de l’innocence de sa cliente.
Prochain rendez-vous : dimanche 1er novembre à 11h pour le procès d’Alceste avec Jonathan Gensburger et Maître Jean-François Tognaciolli.
Christian Jarniat