Rencontre avec Anne Carrere, à l'occasion de la sortie de son dernier album "Non, je ne regrette rien"
D’où vous est venue l’envie de chanter ?
Je suis une boulimique de musique et cette envie de chanter m’est venue très tôt, en fait dès l’âge de 3 ans. Mes parents adoraient danser et ils s’adonnaient, pendant des soirées entières, au rock, tandis que ma grand-mère participait à une chorale. Dans ces conditions, j’ai totalement baigné dans la musique et, dès que j’en écoutais, j’étais en transe. A 9 ans je participais à des activités musicales avec des adultes et j’avais manifesté mon désir de faire des stages de théâtre. Pour moi c’était en effet lié car les mots étaient la prolongation de l’émotion musicale. Bien entendu, j’ai pris des cours de comédie musicale, notamment à l’Atelier-Ecole de Michel Fugain à Nice. Je me suis aussi livrée à une initiation orchestrale et, à 19 ans, j’ai même dispensé des cours de spectacles pour des enfants et j’ai monté ma propre école avec une trentaine d’élèves. Je suis donc passée du statut d’enseignée à celui d’enseignante. Mais j’avais toujours à l’esprit d’entamer une carrière de chanteuse et c’est la raison pour laquelle j’ai suivi des cours de jazz vocal pour une formation prévue pour 4 ans et que j’ai effectuée en 2 ans avec notamment Philippe Petrucciani. D’ailleurs, à peine avais-je terminé cette formation que le directeur m’a demandé si je voulais maintenant intervenir en qualité de professeur de chant alors que je n’avais seulement que 21 ans ! J’ai néanmoins décliné cette invitation avec toujours l’idée d’effectuer une carrière de chanteuse.
Comment êtes-vous donc rentrée dans cette carrière ?
Comme souvent, tout repose sur le hasard. J’ai essayé beaucoup de choses différentes : la chanson, le cabaret, l’humour. J’ai fait aussi un séjour en Angleterre où même les spectacles d’amateurs valent certains spectacles professionnels dans notre pays. Au cours d’une soirée événementielle organisée par Karine Soucheire, j’ai eu l’occasion de nouer un contact avec Gil Marsalla qui m’a proposé de m’intégrer dans « Paris le spectacle ». Nous avons fait quelques concerts et une tournée au Mexique avec notamment Jules Grison et Stéphanie Impoco et c’est au Luxembourg que j’ai endossé le statut de Piaf et d’ailleurs, ce jour-là, j’étais complètement aphone ! Mais, avec un traitement de cheval, j’ai pu néanmoins assurer la soirée.
Et puis vous avez entamé la grande aventure des tournées ?
Oui et j’ai parcouru nombre de pays comme le Brésil, la Pologne, la Grèce, l’Allemagne le Portugal, l’Espagne, la Tchéquie et tant d’autres et d’immenses continents comme les Etats-Unis et la Chine. Et pendant 6 années j’ai eu le bonheur de chanter dans des salles mythiques comme Le Carnegie Hall de New York ou l’Opéra de Monte-Carlo. Et bien sur l’Olympia à Paris où Charles Dumont m’a fait l’immense honneur de partager une chanson avec moi.
Aujourd’hui vous avez souhaité prendre un nouveau chemin ?
Je crois avoir servi l’image de Piaf avec amour, aussi bien que possible et avec toute la conviction dont j’étais capable. Aujourd’hui je souhaite me retrouver en Anne Carrere chanteuse aux multiples facettes et « interprétant » également Piaf et à cette occasion renouer également, de manière plus approfondie, des collaborations avec des musiciens et artistes que j’avais croisés sur mon parcours. Mon désir est, en outre, d’aller vers davantage « d’intimisme », un peu d’ailleurs comme Edith Piaf qui faisait certes de grandes soirées avec tout ce que pouvait compter le « gotha » artistique (et les moyens déployés en conséquence) mais qui aimait passer corrélativement à des formats en « comité plus réduit ». Le nouvel album discographique « Non, je ne regrette rien » que vient de publier Marianne Mélodie mêle toutes ces idées qui me sont chères. Il constitue aussi le prélude de tournées qui sont en cours de préparation.
Propos recueillis par Christian Jarniat
