Anne Carrere, que l’on avait déjà applaudie dans Piaf ! Le Spectacle ! et Piaf ! Symphonique (Opéra de Nice) et qui tourna avec ces deux spectacles en France comme à l’étranger (notamment aux États-Unis et en Chine), a conçu un nouveau show intitulé Non, je ne regrette rien qui a fait l’objet d’un album discographique préalable sous le label « Marianne Mélodie ».
Une manière plus personnelle et plus spécifique d’interpréter « la Môme » en insérant, dans cette nouvelle étape, aux cotés des «tubes » incontournables ( « Milord », « Mon Dieu », «L’hymne à l’amour », « La Vie en rose »…), certaines chansons peut être moins connues du grand public, mais qui sont davantage orientées vers un un souffle (« Je sais comment »), un rythme (« Musique à tout va »), un lyrisme (« Emporte moi »), un swing (« Johnny tu n’es pas un ange »), « L’homme à la moto » lequel permet à la chanteuse de livrer des mouvements chorégraphiques libres fondés sur son expérience personnelle acquise dans les spectacles musicaux et ses tours de chant.
La scénographie s’appuie sur un praticable et un escalier et, de part et d’autre, sur deux énormes transparents verticaux à cour et jardin, sur lesquels sont projetés soit des photos, soit encore des films émaillant la carrière d’Édith Piaf. C’est aussi, par moments, un hommage à Paris alternant avec des mots qui s’inscrivent sous nos yeux et qui sont extraits de la correspondance de la célèbre chanteuse. Ces transparents permettent de surcroît d’astucieux jeux de scènes par exemple, dans la chanson “Les amants d’un jour”, la serveuse essuie les verres au fond du comptoir côté jardin, tandis que, côté cour, on peut percevoir en ombres chinoises le sort des amants tragiques qui vivent leur dernière nuit.
Tout est empreint d’un rythme soutenu mêlant émotions et joie de vivre dans ce spectacle réglé au cordeau et se concluant logiquement par les grands standards de Piaf : « L’Hymne à l’amour », « Mon Dieu », « La Vie en rose » et « Non, je ne regrette rien ». Le public venu nombreux y a été, de bout en bout, partie prenante, un jeune couple emporté par le tourbillon musical n’a d’ailleurs pas hésité à descendre les gradins pour danser une valse à l’avant-scène.
Anne Carrere toujours aussi attachante, juste et expressive était accompagnée de quatre musiciens d’exception avec notamment, au piano : Arnaud Fuste-Lambezat, à l’accordéon : Guy Giuliano (qui a, en outre, assumé les arrangements), à la contrebasse : Fabrice Bistoni et à la batterie et percussions : Laurent Sarrien.
Soulignons les suggestifs arrangements lumières et poursuites de Sébastien Gras et Nicolas Gaffino et le son parfaitement maîtrisé de Patrick Lepagnot.
Une tournée au Brésil, en Europe, en France et à l’étranger est prévue pour ce spectacle.
Christian Jarniat
I5 octobre 2022