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La Petite boutique des horreurs à l’Opéra Comique Paris

La Petite boutique des horreurs à l’Opéra Comique Paris

mercredi 14 décembre 2022
Judith Fa et Marc Mauillon ©Stephen Brion

Alan Menken est un compositeur américain bien connu pour ses nombreuses collaborations avec les studios Disney. On lui doit notamment la musique de dessins animés célèbres comme : La Petite Sirène, La Belle et la Bête, Le Bossu de Notre-DamePocahontas, Raiponce…Certaines de ces œuvres sont devenues des comédies musicales pour la scène. Il a remporté 8 Oscars, 7 Golden Golden Globes, 11 Grammy Awards et 1 Tony Award.

En 1960 sort un film réalisé en quelques jours par Roger Corman La Petite boutique des horreurs dont le scénario est écrit par Charles B. Griffith d’après Green Thoughts, un roman de 1932 de John Collier sur une plante mangeuse d’hommes. Ce film inspire Alan Menken qui compose son premier chef d’œuvre, sous l’impulsion d’Howard Ashman auteur du livret et des paroles des chansons. La première de cette comédie musicale a lieu Off Broadway le 6 mai 1982, au Workshop of the Players Art Foundation (WPA Theatre) puis elle est affichée à l’East Village de Manhattan le 27 juillet 1982. La production, dirigée par Ashman et mise en scène par Edie Cowan, est acclamée par la critique et remporte plusieurs prix .Elle devient la comédie musicale Off Broadway la plus rentable de l’histoire. (1)(2)

Monsieur Mushnik est propriétaire d’une boutique de fleuriste au bord de la faillite. Son employé Seymour lui rapporte une mystérieuse plante qu’il a baptisée Audrey II du nom de sa jolie collègue de travail qu’il aime en secret. Exposée en vitrine l’étrange végétal relance le commerce. Mais la plante se nourrit de sang humain, parlant pour réclamer sa nourriture et grandissant de façon inquiétante : elle devient très vite une attraction touristique. Bientôt, Seymour est obligé de lui fournir de nombreuses victimes …

La Petite boutique des horreurs conjugue les couleurs musicales des années 60 à celle des années 80, convoquant le mélange des genres (jazz, rythm and blues, rock, folk, pop et gospel). Tout au long de la pièce, le trio de jeunes filles (interprété par Laura Nanou, Sofia Mountassir et Anissa Brahmi) assure, avec autant de conviction que de talent, une fonction narrative en chansons aux teintes gospel semblable au chœur antique qui commente l’action.

L’Opéra Comique a eu l’idée fort opportune de mettre cette comédie musicale a l’affiche et a obtenu du compositeur lui-même que la partition fasse l’objet d’une adaptation pour un orchestre plus important que celui qui officiait à l’origine comme postérieurement avec un effectif de musiciens plus réduit. C’est donc Arthur Lavandier qui s’est chargé de cette orchestration sans pour autant perdre l’esprit caractéristique de l’œuvre d’un point de vue musical comme dramaturgique.

La mise en scène du spectacle a été confiée à Valérie Lesort et à Christian Hecq (sociétaire de la Comédie Française) qui sont tous deux spécialistes du théâtre et de l’art lyrique (La Mouche et Le Voyage de Gulliver ont largement contribué à leur notoriété). Pour la circonstance Valérie Lesort et Christian Hecq ont fait une nouvelle fois fait appel à leur équipe de manipulation des marionnettes notamment pour animer la plante vorace qui ne cesse de grandir jour après jour.

On trouve dans la distribution des artistes de disciplines dites « différentes » comme par exemple Marc Mauillon familier du répertoire baroque (Lully, Cavalli, Monteverdi..) mais qui ne dédaigne pour autant ni Offenbach, ni Poulenc et qui est tout simplement prodigieux dans le rôle de Seymour sur le triple plan de la comédie, du chant et de la danse. Il est l’archétype de l’artiste qui sait tout (bien) faire et qui vient démontrer – s’il était besoin de le prouver encore – qu’il ne doit exister aucun cloisonnement dans les genres du théâtre musical au sens le plus large du terme. On pourrait en dire tout autant de Judith Fa (dont le répertoire s’étend de Gluck à Desplat en passant par Mozart et Bernstein) qui incarne une Audrey « multi facettes » très attachante. Lionel Peintre, tant de fois apprécié dans nombre d’opérettes, dessine un Mushnik mesquin et inquiétant tandis que Damien Bigourdan, acteur, chanteur, metteur en scène « crève l’écran » non seulement dans son emploi de dentiste sadique mais encore dans cinq rôles secondaires pour lesquels il est inénarrable.

L’Orchestre Le Balcon et Maxime Pascal à la baguette font preuve d’un engagement réjouissant pour porter ce musical original au succès. Et le public répond très favorablement à cette sollicitation.

Christian Jarniat 14 décembre 2022

(1) C’est forts du succès de La Petite boutique des horreurs que Menken (le musicien) et Ashman (le parolier) sont engagés par les studios Walt Disney. En 1986, la comédie musicale est adaptée au cinéma par Frank Oz et Alan Menken compose pour l’occasion deux nouvelles chansons.
(2) L’œuvre a déjà été représentée à Paris (Dejazet /Théâtre de la Porte Saint Martin en 1986/1987) dans l’adaptation française d’Alain Marcel qui a été utilisée pour la présente production.

Direction musicale : Maxime Pascal ,Mise en scène : Valérie Lesort et Christian Hecq
Décors : Audrey Vuong, Costumes : Vanessa Fannino, Lumières : Pascal Laajili
Chorégraphie : Rémi Poissy . Avec Marc Mauillon (Seymour), Judith Fa (Audrey), Lionel Peintre (Monsieur Mushnik), Damien Bigourdan (Orin Scrivello, Patrick Martin, un vagabond, Bernstein, Madame Luce, l’agent artistique), Sofia Mountassir (Crystal), Laura Nanou (Chiffon) et Anissa Brahmi (Ronnette).

 

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