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Entretien AVEC LAETICIA GOEPFERT

Entretien AVEC LAETICIA GOEPFERT

lundi 12 novembre 2018

Laeticia Goepfert vient, en peu de temps, de se produire à deux reprises à l’Opéra de Nice : dans la Comtesse de Valses de Vienne puis dans un spectacle consacré aux grandes comédies musicales de Broadway. Christian Jarniat a rencontré pour nous cette jeune chanteuse au parcours éclectique.

Quels sont les chemins qui vous ont conduit vers le chant ?
J’ai commencé la danse à 5 ans car je rêvais de devenir danseuse étoile. Mais quand l'occasion s'est présentée d’intégrer les « petits rats », j'ai été effrayée à l'idée de me retrouver loin de ma famille et de devoir arrêter le violon que j’ai étudié pendant 10 ans. A 16 ans j’ai néanmoins obtenu un prix de danse contemporaine. Enfant on me faisait déjà remarquer à l'école que j'avais des prédispositions pour le chant. Toutefois dans le petit village d’Alsace où j'ai grandi, je n'avais pas l'occasion de voir des spectacles de théâtre musical. Mais je regardais néanmoins en boucle le film de Carmen avec Julia Migenes et Placido Domingo. A 12 ans, en fouillant dans les vieux disques de mon père j’ai découvert un enregistrement de Maria Callas. En écoutant son interprétation de Madame Butterfly avec le livret en mains, je me suis retrouvée en larmes. J'ai compris que si je me moquais de l’opéra auparavant, c'était peut-être par pudeur, car le chant lyrique me touchait, sans doute inconsciemment, au plus profond de moi même. J’ai donc décidé de devenir chanteuse et j'ai fait mes premières armes dès 14 ans sur la scène des pianos-bars de Strasbourg. Puis j'ai du tout arrêter pour des raisons familiales pendant une assez longue période. J’ai finalement repris mes études de chant à 27 ans au Conservatoire de Nice, puis à celui de Paris où j'ai obtenu mon diplôme

Quelles ont été les rencontres déterminantes pour votre vocation ?
Celles avec Elizabeth Vidal qui m'a redonné la confiance perdue, avec Maria Rosa Carminati, qui a été pour moi comme une seconde mère, avec Anna Maria Panzarella, qui me permet aujourd'hui de mieux comprendre ma voix, laquelle s'oriente de plus en plus vers la tessiture de soprano lyrique alors que, jusqu’à une période récente, on m’avait plutôt classée dans celle de mezzo-soprano.

Un panorama de vos diverses activités lyriques et musicales et de vos projets
J’ai interprété entre autres Metella de La Vie parisienne , Flora de La Traviata, plusieurs productions de Carmen, Histoire d’Offenbach écrit par Frédérique Varda avec Marc Larcher et Marion Baglan, deux œuvres de théâtre musical contemporain créées à l’opéra de Nice : Narcisse de Clément Althaus et, plus récemment, Diogène du même compositeur, deux spectacles sur les comédies musicales de Broadway dont un à l’Opéra de Nice où je viens également de jouer la Comtesse de Valses de Vienne. J’avais été en son temps recrutée au Théâtre Mogador pour faire partie de la troupe du Fantôme de l’Opéra mais cette comédie musicale n’a pu hélas avoir lieu en raison de l’incendie de la scène de ce théâtre. Je suis souvent la soliste chant de concerts notamment consacrés à Mozart comme le Requiem ou Les Vêpres solennelles ou encore des concerts à Versailles pour harpe, flute et voix. Je donne aussi des récitals d’airs d’opéras en Italie etc. Je suis également investie dans la compagnie Lyric Folies avec laquelle nous créons des spectacles. Je travaille en outre sur la création de spectacles interactifs et j’enseigne aux conservatoires de Plailly et St Witz.

Vos projets ?
Je prépare une Rosine du Barbier de Séville pour juin. Et me réjouis de revenir au festival d'opérette avec Metella dans La Vie parisienne. J’ai aussi en projet Amparita dans Quatre jours à Paris.

Votre rêve ?
Continuer à parcourir un répertoire éclectique : opéra, opérette et comédie musicale (j’aime aussi bien Lehár que Lopez). J'éprouve beaucoup de plaisir à incarner les femmes qui ont un caractère bien trempé comme Carmen et j'espère donc un jour aborder Tosca. Je pense qu'on a tous un besoin de s'exprimer, de se sentir écouté, compris et aimé quel que soit le domaine dans lequel nous sommes. On peut aborder cela avec la passion du partage et s'épanouir ainsi pleinement. J'aime écrire et peindre… bref la vie n'est pas un long fleuve tranquille, il y a tant à découvrir !… pour l'heure je l’explore à travers la musique.

Propos recueillis par Christian Jarniat

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