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Entretien avec Anne Calloni, soprano lyrique

Entretien avec Anne Calloni, soprano lyrique

mardi 21 mai 2019

Nous l’avions découverte en décembre 2017 lors d’un concert organisé par le Cercle Richard Wagner Rive Droite (CRWRD) de Nice, parmi d’autres élèves du C.R.R et, d’emblée, elle avait frappé notre attention par l’émotion se dégageant d’une voix naturelle de soprano lyrique -bien mise en évidence par un choix d’airs et de personnages correspondant parfaitement à son apparente personnalité (Mimi, Adriana Lecouvreur, Louise)- mais aussi par un sens musical qui n’appartient qu’aux artistes lyriques ne se contentant pas de… chanter !
Un an après, à l’occasion d’un autre concert donné au foyer de l’Opéra de Nice, Anne Calloni nous était apparue en plein épanouissement vocal et, en particulier dans le récitatif et l’air d’entrée d’Adriana Lecouvreur  " Del sultano Amuratte m’arrendo all’imper…Io son l’umile ancella ", dotée d’une technique solide lui permettant de très beaux contrastes dans cet air qui en nécessite tant.
A l’occasion de sa direction musicale du chœur de l’ensemble lyrique de Cardo (voir notre compte-rendu), nous avons souhaité mieux faire connaître cette belle interprète aux multiples facettes.

Quels sont les chemins qui vous ont conduit vers le chant ?
J’ai effectivement un parcours assez atypique puisqu’après une formation de pianiste, j’ai étudié l’orgue au Conservatoire de St-Maur-des- Fossés (Val de Marne) dont je suis diplômée. J’ai également appris, dans ce même conservatoire, le clavecin, la direction de chœur et… le chant ! Au début, je me destinais véritablement à une carrière d’organiste et je ne prenais pas totalement au sérieux mes professeurs qui me disaient que j’avais « une voix »… jusqu’au jour où j’ai eu la chance extraordinaire de rencontrer Janine Reiss qui m’a proposé de me faire travailler puisqu’elle ne voyait pas pour moi de professeur de chant… à par elle ! J’ai donc suivi son enseignement plusieurs fois par semaine pendant trois ans et c’est elle qui a trouvé ma voix, qu’elle qualifiait de soprano lyrique à la « couleur sombre » !

C’est le moment où vous avez découvert vos premières émotions lyriques ?
Oui, à l’occasion d’une représentation de La Cenerentola au Palais Garnier avec Cecilia Bartoli, une chanteuse pour laquelle j’ai une grande admiration…Elle est tellement musicienne !

Pouvez-vous nous parler des rencontres les plus déterminantes dans votre parcours musical et vocal jusqu’à présent ?
Je voudrais tout d’abord parler de Michel Piquemal* que j’ai rencontré lors d’un stage à Aix-en-Provence et qui a apprécié ma voix et ma personnalité. C’est lui qui m’a mis le pied à l’étrier et qui, lors de ses master-class, m’a beaucoup appris sur la mélodie française qu’il vénère. J’adore travailler avec lui, nous venons d’ailleurs de faire ensemble à La Rochelle et à Saintes une série de Requiem de Mozart (version piano et percussions pour la 1ère fois) et de Quatuors de Haydn … J’ai également été très intéressée par l’enseignement de Michel Volkowitsky avec lequel je travaille la technique vocale et qui fait partie de ses personnes qui vous donne vraiment confiance en vos capacités.
Enfin, je tiens à citer Catherine Decaen, dans la classe de laquelle, au CRR de Nice, j’ai obtenu mon prix de chant et qui a énormément contribué à mon évolution vocale. En 2017, j’ai d’ailleurs remporté le deuxième prix au Concours international de chant de Béziers.

L’opérette pourrait-elle occuper une part plus importante dans votre évolution future ?
Effectivement, je serais très intéressée pour travailler des rôles « viennois » tels que La  Veuve Joyeuse, Le Pays du Sourire ou encore Giuditta

Revenons sur votre travail de chef de chœur. En quoi est-il complémentaire avec votre profession d’artiste lyrique ?
Quand j’ai commencé  mes études musicales, mon rêve était de m’exprimer dans la direction de Chœur ! J’aime me sentir membre à part entière d’un ensemble vocal tout en pouvant faire bénéficier les autres de ma compétence et de ma technicité. C’est très enrichissant du point de vue pédagogique.

Quelles sont vos prochaines étapes ?
J’ai dernièrement chanté la partie soliste des Carmina Burana à la Grande Ecurie du Château de Versailles et je pars en Suisse (Fribourg) pour une série de concerts. Je serai cet été à l’abbaye de Sylvanès pour des programmes Mozart et Rossini avec Bernard Tétu puis, en fin d’année, je chanterai la partie soliste de la Quatrième Symphonie de Mahler avec l’Orchestre Philharmonique de Nice.
Côté Opéra, j’aurai le plaisir de participer, en 2020, à Toulon et Nice à la co-production de la Dame de Pique de Tchaikovski, mise en scène par Olivier Py.

Vos projets et vos envies ?
Passer des auditions et trouver un agent qui puisse mettre en évidence la spécificité de ma voix !

Propos recueillis par Hervé Casini

*Chef de chœur, chef d’orchestre, pianiste et baryton, Michel Piquemal a dirigé tout au long d’une vaste carrière plusieurs ensembles instrumentaux et vocaux, dont le chœur régional Vittoria d’Ile-de-France et le Chœur de l’Abbaye aux Dames de Saintes. Il anime le stage d’académie au festival de musique de l’abbaye de Sylvanès.

 

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