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Elijah de Felix Mendelssohn à l’Auditorium Rainier III de Monte-Carlo

Elijah de Felix Mendelssohn à l’Auditorium Rainier III de Monte-Carlo

dimanche 3 novembre 2019
Photo A.P

Kazuki Yamada : un monument à Elie. Connaissez-vous « Elie » ? Cet oratorio monumental de Mendelssohn fait partie de ces œuvres dont on apprend l’existence dans les histoires de la musique mais qu’on n’entend jamais.
Kazuki Yamada a eu l’audace de le programmer à Monaco. Qu’il en soit remercié.

Cent vingt choristes du chœur de Birmingham, superbes représentants de l’Angleterre d’avant Brexit, étaient venus se joindre au Philharmonique de Monte-Carlo.
Dressés en rangs serrés, ils formaient un impressionnant rempart humain à l’arrière de la scène. Peut-être se trouvait-il parmi eux des descendants des choristes qui chantèrent lors de la création de l’œuvre en 1846. Car, aussi étonnant que cela puisse paraître, « Elie » de Mendelssohn a été créé dans cette ville de Birmingham.
L’interprétation qu’on entendit est de celles qui marquent une vie de mélomane. Deux heures d’audition et pas une minute d’ennui. Des airs, des trios, des quatuors, des chœurs, des ensembles orchestraux qui s’enchaînaient comme un fleuve ininterrompu de splendeurs musicales.

A la tête de ce paquebot où avaient pris place plus de cent choristes, une centaine de musiciens et des solistes, Kazuki Yamada était le seul maître à bord après Dieu. Il déployait au dessus de l’orchestre des mains de prophète, déclenchant l’orage ou rétablissant la paix. La musique de Mendelssohn resplendissait de toutes parts.

Quatre solistes dignes des plus grandes scènes lyriques, Keri Fuge, Karen Cargill, Robert Murray, Matthew Brook, incarnaient différents personnages bibliques : la mère suppliante dont Elie ressuscite le fils, la reine Jezabel ennemie du prophète, les prêtres païens du temple de Baal ou, bien sûr, le personnage d’Elie avec ses doutes, ses colères, sa sérénité, sa sainteté. (C’est au baryton que revenait l’incarnation d’Elie).

Ajoutez à cela un Philharmonique magnifique, d’où émergeait quelques voix solistes comme le violoncelle de Thierry Amadi ou encore le violon de Liza Kerob que l’on voyait, au premier rang de l’orchestre, vibrante de la musique qu’elle interprétait, entraînant l’orchestre derrière elle comme Elie le peuple des fidèles.
On n’oubliera pas de si tôt ce monument à Elie.

André PEYREGNE

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