La saison symphonique de l’orchestre philharmonique de Nice s’ouvrait avec deux « enfants du pays » tous les deux élèves surdoués du très réputé conservatoire de Nice : en Septembre Lionel Bringuier (classes de violoncelle et direction d’orchestre) vainqueur du concours international des jeunes chefs d’orchestre de Besançon en 2005, nommé cette année 2019 « Artiste associé » du Philharmonique de Nice, et en octobre Philippe Bianconi, surdoué également dans la classe de piano, qui avait soulevé l’émotion par sa victoire au concours international de Cleveland en 1981 de tous les mélomanes et fans d’opéras de Nice le côtoyant régulièrement à l’Opéra, sa seconde maison après…le conservatoire !
Philippe Bianconi poursuit une carrière exemplaire de soliste et vient récemment d’être nommé Professeur à l’École nationale de Musique de Paris. Entre ses tournées en Corée du sud, en Chine ou États Unis quel bonheur de le voir revenir « à la maison » et surtout pour le “Concerto pour piano n°2 en ut mineur, opus 18” de Sergueï Rachmaninov dont les difficultés ont contribué à sa réputation surtout lorsque l’on sait que Rachmaninov était le pianiste-compositeur le plus brillant de sa génération.
La prestation exceptionnelle de Philippe Bianconi dont la maîtrise, la touche à la fois romantique ou puissante dialogue avec l’orchestre reprenant ses thèmes dans une série de variations au piano déclenche une ovation du public et aussi des musiciens de l’orchestre.
On cherchera peut-être encore où l’on a entendu cet arrangement pour film ou publicité de ce deuxième concerto souvent remanié et utilisé, mais l’on sait déjà où nous avons entendu « La » version de référence de ce concerto : c’était ce soir à Nice et nous y étions.
En cadeau offert en bis par Philippe Bianconi après tant d’émotions, “I’intermezzo en mi bémol majeur” de Brahms nous entraîne vers un au revoir apaisé et une ponctuation sereine après une interprétation si magistrale.
Le programme avait débuté avec “Till Eulenspiegles lustige Streiche” de Richard Strauss, Ce Till l’espiègle est un éclat de rire orchestral qui réjouit l’auditeur et ne ménage pas les musiciens dont le cor et la clarinette qui obtiennent une ovation méritée du public.
Pour terminer le chef György G. Ráth avait choisi “Symphonie n°4 en fa mineur, opus 36” de Piotr Ilitch Tchaïkovski, symphonie mélancolique, quelques fois qualifiée d’automnale, certes de saison mais paraissant plus fade après la brillance des deux premières œuvres présentées et le feu d’artifice pianistique de Philippe Bianconi dont on murmure en coulisses qu’il devrait revenir bientôt…
Catherine Pellegrin/ CJ
vendredi 4 octobre 2019