L’année 2023 qui se termine aura été une « année piano » pour le Philharmonique de Monte-Carlo. Pas étonnant : c’était l’année de célébration des cent cinquante ans de la naissance de Rachmaninov !
Rien que depuis octobre, on a entendu l’extraordinaire jeune virtuose Alexandra Dovgan, l’extraordinaire Evgeny Kissin, le « pianiste en résidence » de l’année Simon Trpceski, le très bon Francesco Piemontesi, la talentueuse et médiatique Hélène Grimaud, le magnifique Pletnev.
Pour le dernier concert de l’année, c’est le grand pianiste polonais Piotr Anderszewski qui était à l’affiche.
On l’entendit dans le somptueux Concerto de l’Empereur de Beethoven. Son interprétation fut plus « classique » que « romantique ». Il avançait avec majesté dans cette œuvre aux dimensions considérables : la marche de l’Empereur ! L’entente a été totale avec le Philharmonique de Monte-Carlo sous la direction de Kazuki Yamada, en particulier dans le second mouvement où s’est établi un climat de parfaite sérénité. En bis, on eut droit à un instant de pur bonheur avec la sarabande de la 1ère partita de Bach.
Après le Cinquième concerto de Beethoven, on entendit la Cinquième symphonie de Schubert. Cette œuvre à effectif réduit (sans clarinette ni trompette ni timbale), d’une élégance toute mozartienne, n’appartient pas au répertoire habituel de l’orchestre monégasque, plutôt porté sur les œuvres monumentales. Kazuki Yamada donna de cette symphonie une interprétation plus « beethovénienne » que « mozartienne ». Ah, les divines harmonies de Schubert !
Et c’est ainsi que s’acheva la magnifique année 2023 du Philharmonique de Monte-Carlo. En attendant 2024…
André PEYREGNE
10 décembre 2023
