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Lozakovich, remplaçant de gala – Orchestre Philharmonique de Monte-Carlo

Lozakovich, remplaçant de gala – Orchestre Philharmonique de Monte-Carlo

dimanche 3 décembre 2023

©Catherine Pellegrin

Le pianiste Nelson Goerner étant souffrant, le Philharmonique de Monte-Carlo a dû totalement modifier le programme de son dernier concert.

A la place des œuvres de Ravel qui devaient entièrement constituer le programme, on eut droit à la 1ere Symphonie de Gounod, à la Symphonie de Bizet et au 3ème Concerto pour violon de Saint-Saëns. Le soliste du concerto était Daniel Lozakovich. Un remplaçant de gala !

 

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©Catherine Pellegrin

Ce vertigineux virtuose est un chouchou du public monégasque. Il a été la saison dernière soliste en résidence de l’orchestre – le plus jeune dans l’histoire de cet orchestre – il avait 21 ans l’an dernier.

Est-ce pour faire oublier le pianiste qu’il remplaçait, il se surpassa. Ce soliste surdoué à allure de grand enfant sage était déjà si éblouissant l’an dernier qu’on le pensait au sommet de son art. On se trompait : il nous a semblé encore plus extraordinaire cette année, par sa finesse de jeu, la fluidité de sa virtuosité, son intensité sonore, la majesté de ses phrasés. Il a mis la salle debout. Il nous gratifia en bis d’une Sonate d’Ysaye et d’une version inattendue, pour violon solo, toute en tendresse, des… Feuilles mortes de Joseph Kosma.

Sur les deux symphonies au programme on connaissait, bien sûr, celle de Bizet – ce joyau composé à l’âge de 17 ans par un Mozart français. Mais on découvrait celle de Gounod. Elle n’est jamais jouée. C’est elle qui, paraît-il, inspira Bizet pour composer la sienne. On dirait du Haydn. Gounod qui avait 36 ans lorsqu’il la composa, ne faisait pas encore preuve de cette personnalité qui exploserait trois ans plus tard lorsqu’il s’attaquerait à Faust. En matière symphonique Bizet à dix sept ans est plus brillant et original que Gounod à trente six.

L’orchestre monégasque a défendu les deux symphonies avec la même énergie et le même brio sous la direction de Kazuki Yamada. On sait à quel point le hautbois est sollicité dans la symphonie de Bizet. Cet instrument vibra bien joliment entre les lèvres de Matthieu Bloch.

On ignore ce qu’aurait été le concert initialement prévu. (Oh, certainement très bien!) Mais celui-ci, c’est sûr, a fait notre bonheur.

André PEYREGNE

3 décembre 2023

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