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Paris Champagne au Centre Universitaire méditerranéen de Nice

Paris Champagne au Centre Universitaire méditerranéen de Nice

samedi 24 novembre 2018
Grégory Benchenafi et Isabelle Servol – photo Nathalie Agomeri

Gabrielle entonne le finale de « La Vie parisienne » avec ce couplet : « Par nos chansons et par nos cris célébrons Paris !…». La capitale a toujours été une source d’inspiration inépuisable pour les romanciers, les poètes et bien évidemment les musiciens. Après Londres de « My Fair Lady » et Vienne de « Valses de Vienne » le festival entendait rendre hommage à la ville lumière avec ses chansons qui constituent indéniablement une partie de son patrimoine musical.
Étaient donc réunis, dans le magnifique amphithéâtre du Centre Universitaire Méditerranéen de Nice, Grégory Benchenafi, Fabrice Todaro, Isabelle Servol, Priscilla Beyrand, et Serge Manguette avec au piano Bruno Membrey, lesquels avaient, l’an dernier, conduit au succès « La Route fleurie ». Un accordéon était indispensable et c’est Guy Giuliano, riche de son expérience et de ses qualités de virtuose, qui s’était joint pour la circonstance à ce quintette. En invitée surprise Anne Carrère, qui poursuit depuis des années un véritable tour du monde avec « Piaf, le spectacle » (et qui viendra le présenter à nouveau dans une version pour grand orchestre symphonique à l’Opéra de Nice au mois de juin prochain), entonna pour le plus grand plaisir du public un prenant « Non je ne regrette rien ». L’ouverture sur un air brillant d’opérette, « Paris c’est du champagne », extrait de « Quatre jours à Paris » chanté et dansé par l’ensemble des artistes avec une bonne humeur communicative, ne pouvait que mettre en condition l’auditoire. L’opérette recueillit un peu plus tard le même succès avec « C’est Paris », extrait de « Là-Haut »de Maurice Yvain.
Le programme est donc composé de chansons sur près d’un siècle avec, par exemple, celles écrites pour la vedette des cafés concert : Félix Mayol « Viens poupoule » en 1902 et « La mattchiche » en 1905. Deux morceaux qui donnent l’occasion à Serge Manguette et Priscilla Beyrand de faire étalage de leurs qualités de danseurs. Montmartre et son quartier sont ici bien présents avec « La complainte de la butte », chanson du film « French cancan » (1955), paroles de Jean Renoir et musique de Georges van Parys, confiée au duo Grégory Benchenafi et Isabelle Servol, le premier nous entraînant joyeusement ensuite dans « Le temps de la rengaine » de Serge Lama et la seconde se glissant avec bonheur dans la peau d’ Irma la douce pour un medley de la comédie musicale mythique de Marguerite Monnot. De Lama il y a encore « Les p’tites femmes de Pigalle » où toute la troupe entoure Grégory Benchenafi et Fabrice Todaro auquel est aussi dévolu « Paris d’en haut » du « Chanteur de Mexico », l’hilarant « Je ne suis pas bien portant » d’Ouvrard et « J’aime Paris au mois de mai » en hommage à Charles Aznavour, également célébré avec « La Bohème » extrait de son opérette « Monsieur Carnaval ». Grégory Benchenafi en donne une approche particulièrement attachante. Sorti du quartier de Montmartre, le spectacle est une ode à la capitale et à ses chanteurs célèbres, Charles Trenet avec « En avril à Paris » et « Paris tu m’as pris dans tes bras » d’Enrico Macias (Grégory Benchenafi), et « Sous le ciel de Paris », extrait du film de Julien Duvivier en 1951, sorte de symbole de la capitale et de la France dans le monde (Isabelle Servol). Au piano Bruno Membrey donne une version grandiose de « The Man I love » de Gershwin, introduite dans la comédie musicale « Un Américain à Paris », ainsi qu’une superbe exécution de la chanson « Paris » composée par le niçois Francis Lai récemment disparu. On passe volontiers de la chanson réaliste comme « Les roses blanches » (1925), phrasée avec beaucoup d’émotion par Serge Manguette, à celles évidemment plus drôles et à double sens teintées d’un érotisme coquin comme « Il m’a vue nue » succès de Mistinguett dans une revue de Rip ou encore « Tu m’as possédée par surprise », de Jean Lenoir en 1926 créée par Gaby Montbreuse, vedette du théâtre de l’Empire. C’est la pétillante Priscilla Beyrand qui les distille avec autant d’esprit que de gouaille et, toujours dans le même contexte équivoque, la chanson « Le trou de mon quai », amusants couplets qui contiennent de savoureux calembours et autres contrepèteries, créée par Dranem en 1906 et ici parfaitement servis par Isabelle Servol. N’oublions pas le malicieux « Frou-Frou », amusant clin d’œil de Melcha Coder et, en final, l’incontournable « Paris c’est une blonde », véritable hymne à la gloire du cabaret parisien repris en chœur par le public qui réserve à la troupe une ovation méritée.
Nathalie Agomeri
24 novembre 2018

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