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Monaco : Mozart et Schubert derrière la frontière.

Monaco : Mozart et Schubert derrière la frontière.

dimanche 28 février 2021
Gerhard Oppitz © André Peyrègne

Pour entrer à Monaco, dimanche dernier, il fallait se justifier auprès de la police. Un contrôle était effectué à la frontière. Peut-être n’avait on jamais vu cela depuis le fameux blocus de 1962 imposé par le Général de Gaulle. Nos anciens nous en parlent avec un certain amusement…
« – Monsieur le policier, je vais au concert ! »
L’argument avait la valeur d’un sésame ! 
A Monaco, en effet, les concerts symphoniques en public continuent. Sachons en gré au Philharmonique de nous procurer un bonheur dont on est privé dans presque tout le monde.   
Deux chefs d’œuvre étaient au programme : le 20ème Concerto pour piano et orchestre de Mozart et la 9ème Symphonie de Schubert.
Le concerto avait pour soliste ce célèbre pianiste allemand qu’est Gerhard Oppitz. Ce maître aux cheveux blancs est sûr de son discours, de son phrasé, de sa virtuosité. Il fait autorité , suscite le respect. J’ai néanmoins préféré, il y a deux semaines, le phrasé souple et élégant de Christian Zacharias dans le 19ème Concerto du même Mozart.  
Le concert devait initialement être dirigé par Gianluigi Gelmetti. Celui-ci, souffrant, fut remplacé par un jeune chef anglais, Leo McFall. Cet homme au beau physique a la parfaite tenue d’un jeune gentleman anglais. Ses gestes sont élégants. Il sait faire jouer l’orchestre avec souplesse, sauf lorsqu’il arrive dans les nuances « forte ». Là, il suscite des accents brutaux qui alourdissent subitement le discours orchestral. Il doit arrondir son discours dans l’emphase.
Les solistes de l’orchestre ont été admirables. Le hautboïste Matthieu Petitjean a été particulièrement sollicité dans les deux œuvres. Son beau thème du deuxième mouvement de la symphonie de Schubert fut chaleureusement pris en relais par la clarinette de Marie-B. Barrière. On aime ces thèmes qui passent en guirlande d’un pupitre à l’autre. Les cors furent également à l’honneur, au premier rang desquels se trouve Andrea Cesari. En 1828, Schubert avait ouvert sa symphonie sur un duo de cors. C’était la première audace d’une partition qui en compte beaucoup. Dire que Schubert, mort à 31 ans, n’a jamais entendu son chef d’œuvre ! Il n’a trouvé aucun orchestre pour jouer sa symphonie. Lorsqu’on pense à cela, on est bouleversé. Nous l’avons entendue, nous ! On a plus de chance que Schubert… 

André PEYREGNE  

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