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Le Printemps des Arts de Monaco.

Le Printemps des Arts de Monaco.

samedi 27 mars 2021
Photo Alice Blangéro

  Malgré la pandémie, le Printemps des arts de Monaco se déroule. Annulé l’an dernier, il accueille cette année le public un siège sur deux, avec une stricte application des gestes barrières.
Parmi les thèmes de l’année : la musique de Liszt et l’ « École de Vienne ».
Pour ce qui est de Liszt, nous avons eu droit, dimanche 20 mars, en la Salle Garnier, entre deux représentations des Lombardi de Verdi, à un marathon d’un des meilleurs interprètes français de ce compositeur, le pianiste Bertrand Chamayou. Il a enchaîné en trois concerts le même jour l’intégralité des trois cahiers des Années de pèlerinage – ces œuvres dans lesquelles Liszt évoque des souvenirs de paysages de Suisse et d’Italie. (En particulier les célèbres Jeux d’eau de la Villa d’Este). Jonglant avec les traits et les octaves maître de son phrasé, sûr de ses effets, Bertrand Chamayou nous a entraînés dans le monde pittoresque et romantique de ces pages éminemment virtuoses.
Le thème du week-end du 27 mars était l’ « École de Vienne » (c’est à dire le groupe des musiciens « dodécaphonistes » Schönberg, Berg et Webern).
Le violoniste Tedi Papavrami nous a gratifiés d’une admirable interprétation du Concerto à la mémoire d’un ange – œuvre bouleversante qu’Alban Berg a dédiée au souvenir de Manon, décédée à 18 ans. (Elle était la fille de la veuve du compositeur Gustav Mahler, remariée après la mort de son mari).
Vêtu de noir, dressé devant l’orchestre, Tedi Papavrami a déroulé le fil de cette musique qui conjugue magiquement lyrisme et dodécaphonisme.
Puis l’orchestre Philharmonique de Monte-Carlo apparut dans une formation géante : les bois étaient par groupes de quatre et même de cinq pour les clarinettes, il y avait pas moins de dix-huit cuivres ( huit cors, quatre trompettes, cinq trombones et un tuba).
Sous la direction de son chef Kazuki Yamada, l’orchestre s’attaqua au Pelléas et Mélisande de Schönberg. Rien à voir avec les transparences orchestrales du Pelléas et Mélisande de Debussy ! Ici, on est encore dans le volumineux orchestre post-romantique. Schönberg n’est pas encore le sévère « dodécaphoniste » qu’il sera par la suite. La tonalité existe encore. On peut même vous avouer qu’on est en ré mineur.
Il faut un sacré capitaine pour entraîner une telle phalange dans cet « opéra symphonique » où les thèmes représentent des personnages (Pelléas, Golaud, Mélisande, etc). Ce capitaine, on l’a eu en Kazuki Yamada. Il fit vivre, vibrer, grandir, exploser cette musique grandiose qui vous emporte aussi puissamment qu’un fleuve wagnérien.
Et le public, ravi, conquis, qui a avait pris place un siège sur deux, se laissa emporter par le flot de cette musique aussi puissante qu’un fleuve wagnérien.
Ainsi Monaco vit-il son Printemps des arts.
 
André PEYREGNE

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