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Le Tour du monde en 80 jours au Grimaldi Forum Monaco

Le Tour du monde en 80 jours au Grimaldi Forum Monaco

samedi 3 décembre 2022
©Maxime Guerville

Nous avons en France la chance d’avoir un compositeur (Julien Salvia) et un librettiste (Ludovic-Alexandre Vidal) devenus depuis une quinzaine d’années de prolifiques spécialistes de la comédie musicale. Tous deux sont imprégnés de longue date des chefs d’œuvres du « musical » anglo-américain qui les passionnent et auxquels ils vouent un véritable culte. Qu’on en juge : Ludovic-Alexandre Vidal a réalisé l’adaptation en français de Sister Act, La Belle et la Bête, Le Bal des Vampires, Cats (tous ces ouvrages à l’affiche du Théâtre Mogador) mais aussi dE Dirty Dancing, La Petite boutique des horreurs, The Bodyguard, Charlie et la chocolaterie…. Quant à Julien Salvia il a composé – sur des livrets et paroles de Ludovic-Alexandre Vidal – nombre de partitions comme L’homme qui rit, La Petite fille aux allumettes, Raiponce, Les Aventures de Tom Saywer, Le Tour du monde en 80 jours. Le Prince et le pauvre a été joué à New York et A Foreign Field à Londres. La qualité des textes comme celle de la musique leur a valu le succès du public et la reconnaissance de la profession au travers de nombreuses récompenses. Quelques-unes de ces comédies musicales se sont installées pendant des mois à Paris et ont fait aussi le tour de France en tournée. 

Tel est le cas du Tour du monde en 80 jours (nommé aux Molières), une saga imaginée par Jules Verne et qui met au centre de l’action le personnage de Phileas Fogg, un gentleman huppé. Au sein de son club à Londres, il s’est lancé un défi : celui de faire le tour du monde en 80 jours à une époque où n’existaient pas les moyens de communication tels que nous les connaissons aujourd’hui. Il s’avère que par un concours de circonstances, le jour où Phileas Fogg met en œuvre son pari, la banque d’Angleterre est dévalisée et que les soupçons (malveillants et totalement injustifiés) se portent sur lui. On met donc à ses trousses un inspecteur (pas toujours très futé) du nom de Fix qui se lance à sa poursuite mais parvient toujours avec un temps de retard à chacune des étapes de cette longue expédition. Il est vrai que Phileas Fogg a entrepris cette folle aventure avec Passepartout un domestique français qui s’y est incrusté au dernier moment. Celui-ci, par ses astuces et son bon sens, parvient à plusieurs reprises à tirer son maître de situations difficiles. Dans la comédie musicale, comme dans le roman aux multiples péripéties, on voyage dans les contrées les plus importantes du globe et notamment en Inde où Phileas Fogg, après avoir traversé des forêts luxuriantes sauve du bûcher la princesse Aouda. Une histoire d’amour (longtemps sous le boisseau) en parallèle à ce périple, va naître entre le riche gentleman et la jeune femme. Après de très nombreux rebondissements Phileas Fogg gagnera son pari (alors qu’ à son retour à Londres il était persuadé l’avoir perdu) et trouvera le bonheur avec Aouda. 

La musique de Julien Salvia toujours inspirée, vive et enjouée, sur de fort belles mélodies mises en valeur par les orchestrations de Larry Blank et Antoine Lefort, vient à merveille servir l’excellent livret de Ludovic-Alexandre Vidal qui sait tirer très astucieusement l’essentiel de l’esprit malicieux et des decriptions exotiques du roman de Jules Verne. La mise en scène de David Rozen est particulièrement alerte dans des décors simples et pour autant évocateurs qui permettent en outre d’incessants changements à vue donnant à l’œuvre une véritable allure cinématographique. Les costumes fastueux sont dans la lignée des productions de « musicals » à grand spectacle. La chorégraphie de John Nus fait, par sa précision et son rythme, référence aux standards de la comédie musicale américaine. C’est ainsi qu’avec autant d’aisance et de talent que d’humour et de professionnalisme, cette excellente équipe (sous la houlette de Double D Productions) nous transporte dans un univers d’aventures et de rêves qui rassemble dans un plaisir évident les spectateurs de 7 à 77 ans. Au Grimaldi Forum à Monaco, la salle était comble et le succès assuré. 

Un bravo tout particulier à l’ensemble de la troupe de comédiens-chanteurs-danseurs qui pour l’occasion, avait été totalement renouvelée.
Avec : Nathan Desnyder : Phileas Fogg, César Vallet : Jean Passepartout, Thibaut Marion : Inspecteur Fix, Maxime Guerville : Thomas Flanagan, Armonie Coiffard : Miss Morris, Ilona Dilange : Princesse Aouda, Pénélope Beaulieu : La Reine Victoria, Thomas Mathieu : Le Consul de Suez / Le Maire de San Francisco, Ludivine Bigeni : L’Employée de Bureau, Yannick Prévot : Lord Albermarle / Le Guide Parsi, Valentin Eyme : Le Capitaine Speedy

Christian Jarniat
3 décembre 2022  

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