Le film de Peter Weir Dead poets society (Le Cercle des poètes disparus) connut en 1989 un succès retentissant, hissant son interprète Robin Williams au sommet de la gloire.
Une heureuse adaptation théâtrale nous en est proposée aujourd’hui : le texte original de Tom Schulman est adapté par Gérald Sibleyras, auteur et spécialiste du genre (7 ans de réflexion, Une situation délicate) dans une mise en scène d’Olivier Solivérès. L’iconoclaste et charismatique professeur John Keating (Stéphane Freiss) va véritablement bouleverser la vie de ses étudiants en leur enseignant des principes peu conventionnels. Il se révèle par ailleurs un parfait professeur, plein d’humanité et de tendresse envers ses élèves.
Il les encourage à refuser tout conformisme, à se dépasser et à trouver une confiance en soi, guidant ainsi leur avenir en les laissant faire leurs propres choix.
Ces préceptes ne seront pas au goût de sa hiérarchie, qui imposera par la force sa propre loi au détriment de la liberté de ces jeunes hommes. Le prix de la liberté sera lourd à payer, et encore plus pour Keating qui devra quitter l’établissement après un terrible fait divers, le laissant totalement brisé.
Il est assez rare que l’on retrouve une même émotion devant un spectacle vivant, après celle suscitée par un film ; le public ne s’y trompe pas et réserve une standing ovation à la fin de la représentation.
Il reste évident qu’un casting cinq étoiles devait exister, afin de porter cet ouvrage courageux et exigeant. Tout d’abord Stéphane Freiss, que l’on a pu applaudir depuis plusieurs saisons dans des textes de Romain Gary, Florian Zeller ou Éric-Emmanuel Schmitt. Il incarne LE professeur idéal, face à huit jeunes acteurs tous impressionnants par leur incroyable implication dans leurs personnages.
On reconnaît parmi eux Ethan Oliel, que nous avions particulièrement apprécié la saison passée dans La Tempête au théâtre de la Huchette. Ce dernier passe avec aisance du rire aux larmes et sera certainement appelé à rencontrer d’autres jolis rôles.
En route vers de forts probables Molières, la promesse d’un des meilleurs spectacles de la saison semble tenue !
Carpe Diem ! Cette invitation à savourer chaque jour résonne plus que jamais…
Philippe Pocidalo
26 janvier 2024
