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L’Ancêtre de Camille Saint-Saëns : Auditorium de Monte-Carlo 6 octobre 2024

L’Ancêtre de Camille Saint-Saëns : Auditorium de Monte-Carlo 6 octobre 2024

dimanche 6 octobre 2024

©DR

Après Déjanire, proposée en concert en 2022 dans le cadre des commémorations du centenaire Albert I et dont le premier enregistrement mondial est sorti en avril 2024, la collaboration entre l’OPMC et le Palazzetto Bru Zane se poursuit autour de L’Ancêtre, une œuvre dédiée au Prince Albert I, grand ami de Camille Saint-Saëns. Donnéeen version de concert avec des solistes renommés et le Chœur philharmonique de Tokyo sous la direction de Kazuki Yamada, cette représentation fera l’objet d’un enregistrement pour la collection « Opéra français » de Bru Zane Label.

L’Ancêtre de Camille Saint-Saëns : Drame lyrique en 3 actes créé au théâtre de Monte-Carlo le 24 février 1906. Dédié au Prince Albert Ier de Monaco.

Au tournant du XXe siècle, Monaco joue un rôle important dans l’activité lyrique européenne. La construction du superbe Opéra de Monte-Carlo – dessiné par Charles Garnier et inauguré en 1879 – et la nomination du talentueux Raoul Gunsbourg à sa direction en 1892 permettent au prince Albert Ier de mener une politique artistique d’excellence dans laquelle la création d’œuvres nouvelles joue un grand rôle. Devenus amis du prince, Jules Massenet et Camille Saint-Saëns – alors au sommet de leur gloire – choisissent ainsi régulièrement Monaco pour donner la première audition de leurs ouvrages : Le Jongleur de Notre-Dame (1902), Chérubin (1905), Thérèse (1907), Don Quichotte (1910) et Roma (1912) pour le premier ; Hélène (1904), L’Ancêtre (1906) et Déjanire (1911) pour le second. La qualité des partitions et le luxe – visuel et vocal – avec lequel elles sont montées font de ces « soirées de première » de véritables événements auxquels toute la presse française assiste en s’extasiant.

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©Gallica

Commandé par Albert Ier, L’Ancêtre réunit le compositeur Camille Saint-Saëns (1835-1921) et le librettiste Lucien Augé de Lassus (1841-1914) autour d’une sombre histoire de vendetta corse qui n’est pas sans rappeler l’intrigue de Roméo et Juliette. À l’instar des Montaigu et des Capulet, Fabiani et Pietra-Nera se trouvent pris dans un cycle infernal de vengeance que les tentatives d’apaisement menées par l’ermite Raphaël ne parviennent pas à enrayer. C’est notamment le personnage-titre, l’ancêtre Nunciata, qui s’obstine à ne pas vouloir pardonner. Cet aveuglement – aussi propre que figuré – lui fera manquer sa cible à l’issue de l’acte III, tuant sa petite-fille Vanina quand elle souhaitait abattre Tébaldo, jeune homme du clan adverse. Comme dans le drame shakespearien, les haines familiales se voient transcendées par une passion unissant des amants issus des camps ennemis : Tébaldo et Margarita, qui échappent néanmoins au funeste destin de leurs modèles de Vérone.

Gabriel Fauré, dépêché par Le Figaro pour rendre compte de la création de cet opéra, se montra très enthousiaste de la partition livrée par son maître et ami Saint-Saëns : « on y retrouve chacune des qualités si particulières et si fortes qui caractérisent ses autres œuvres dramatiques : la vérité, la fermeté, la netteté dans le dessin des personnages comme dans l’exposé et le développement des situations ; une absolue justesse d’expression ; le sens infaillible de l’équilibre et des proportions ; une sobriété et une certitude d’effet toujours plus surprenantes ; une facilité et une clarté dans la complexité de l’écriture inégalables ; en un mot tout ce qu’ont apporté d’admirables exemples au théâtre, son organisation si variée et si puissante. »

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©DR

Après une création saluée comme un triomphe, L’Ancêtre voyage à Toulouse et Aix-les-Bains, en Belgique, en Suisse et en Allemagne, avant de connaître une courte carrière à Paris, au théâtre de l’Opéra-Comique (en février 1911), de se rendre au Caire (février 1912) et de retourner à Monte-Carlo pour deux nouvelles représentations en mars 1915. Comme une grande partie du catalogue lyrique de Saint-Saëns – que l’on a réduit, après sa mort, presque uniquement à Samson et Dalila –, cet opéra a dû attendre ensuite plus d’un siècle pour être de nouveau goûté du public.

 Palazzetto Bru Zane

Camille SAINT-SAËNS

L’Ancêtre

Dimanche 6 octobre 2024

18h – Auditorium Rainier III 

Opéra version de concert

Kazuki Yamada, direction
Orchestre Philharmonique de Monte-Carlo

Jennifer Holloway / Nunciata (L’Ancêtre), soprano
Gaëlle Arquez / Vanina, mezzo-soprano
Hélène Carpentier / Margarita, soprano
Julien Henric / Tébaldo, ténor
Michael Arivony / Raphaël, baryton
Matthieu Lécroart / Bursica, baryton

Chœur philharmonique de Tokyo
Hiroyuki Mito, chef de chœur
David Zobel, répétiteur

 

Coproduction Orchestre Philharmonique de Monte-Carlo, Palazzetto Bru Zane.

En prélude au concert, présentation de l’œuvre à 17h par André Peyrègne.

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