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LA BOHÈME – Théâtre des Champs-Elysées

LA BOHÈME – Théâtre des Champs-Elysées

lundi 19 juin 2023

©Vincent Pontet

Une nouvelle production de l’ouvrage de Puccini nous est présentée en cette fin de saison, signée par le duo gagnant Eric Ruf (mise en scène et scénographie) et Christian Lacroix (costumes).
Point ici d’aventure spatiale, mais une réalisation traditionnelle et réaliste recréant l’ambiance du Paris de la fin du dix neuvième siècle telle que l’avait imaginée Henri Murger qui a inspiré le livret de l’œuvre musicale.
Vous pensez peut-être  :  une Bohème de plus ! oui mais nous vous l’affirmons tout de suite, celle-ci restera dans les mémoires par la perfection du plateau musical.
Bien évidemment en premier lieu grâce à la présence de l’immense Pene Pati qui nous avait ébloui la saison passée en s’emparant du rôle-titre de Roméo à l’Opéra-Comique dans Roméo et Juliette de Gounod. Depuis ses débuts remarqués dans Rigoletto à San Francisco et déjà lauréat de nombreux prix prestigieux, il semble indiscutablement être le ténor le plus demandé de sa génération.
Une voix puissante mais parfaitement maîtrisée se dégage de cet interprète unique, une diction et un phrasé impeccables, son jeu apparaît tout aussi naturel.
Comment ne pas penser à Pavarotti en l’écoutant ? Les salves d’applaudissements qui ponctuent chacun de ses airs en sont la démonstration vivante.
Face à ce géant, la douce Selene Zanetti, jeune soprano italienne incarne une émouvante Mimi ; timbre de voix idéal pour cette héroïne de Puccini tellement entendue, elle nous étonne par sa simplicité et par la sincérité qu’elle dégage.
L’émotion à la fin du dernier acte reste palpable, le public est définitivement conquis par ces deux magnifiques interprètes.
L’espiègle Musette, coquette au grand cœur, est interprétée par Amina Edris, soprano égyptienne qui elle aussi a récolté de nombreux prix depuis ses études musicales à San Francisco. Le rôle de Manon de Massenet figure déjà à son répertoire et elle semble, tout comme Selene, vouée à une brillante carrière.
Nous suivons avec beaucoup d’attention le parcours du baryton Alexandre Duhamel (Marcello) qui par ses prises de rôles multiples (il sera la saison prochaine Zurga des Pêcheurs de perles ainsi que Enrico dans Lucia di Lammermoor et Kurwenal dans Tristan) ne cesse de nous surprendre par ses interprétations de plus en plus travaillées, tant en chant qu’en dramaturgie.
Il forme avec Pene Pati et ses deux autres acolytes (Francesco Salvadori /Schaunard et Guilhem Worms/Colline) un quatuor remarquable.
Eric Ruf dirige cette belle équipe en connaisseur de la scène en ne négligeant aucun petit rôle ; on pense entre autres à Marc Labonnette (Alcindoro) et à l’irrésistible Rodolphe Briand en Parpignol déluré . 
Accueil tout aussi triomphal pour le Chef Lorenzo Passerini qui dirige depuis plus de dix ans les meilleurs orchestres européens, en Italie, Autriche, Allemagne – nous ne pouvons pas tous les citer – ce dernier incarne avec conviction la jeune génération montante dans le monde de la musique.
Sa collaboration avec l’Orchestre National de France marque un nouveau pas dans sa carrière ; le chœur Unikanti et la Maîtrise des Hauts-de-Seine apportent tout leur savoir-faire à cette brillante Bohème qui a réussi une fois encore à nous étonner !

Philippe Pocidalo
19 juin 2023 .

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