L’autre soir, je suis allé à l’hippodrome de Cagnes-sur-Mer.
– Ça vous a beaucoup rapporté ?
– Énormément ! Grâce à Chopin, Sibelius et Grieg.
– C’était l’arrivée du tiercé ?
– Non, les noms des compositeurs au programme du premier concert des « Nocturnes du piano » !
Les « Nocturnes » en question sont un festival qui se déroule à l’Hippodrome de Cagnes-sur-Mer jusqu’au 7 juillet, créé il y a trois ans par la pianiste Christine Gastaud, professeur au conservatoire de Nice.
Pendant une semaine, des concertistes se succèdent le soir – dont Philippe Bianconi, le 2 juillet. Durant la journée les dizaines de concurrents du concours international Samson François s’affrontent, venus de… quarante six pays du monde. (Compétition organisée par les pianistes Nicolas Bringuier et Olga Monakh avec Philippe Cassard comme président du jury).
Du matin au soir, les pianistes font galoper leurs doigts sur la « piste d’ivoire » (C’est ainsi que le grand Bernard Gavoty appelait le clavier du piano).
Les auditeurs sont sur les tribunes, une scène a été aménagée en bordure de piste. Dans le grand espace de l’hippodrome, on arrive, grâce à la magie de la musique, à se concentrer visuellement et auditivement sur le périmètre de la petite scène.
Le premier concert était donné par Jean-Baptiste Doulcet. Un double talent d’interprète et d’improvisateur ! Ce jeune artiste a donné des Impromptus de Chopin une interprétation admirable de virtuosité, de délicatesse, d’élégance. Il nous entraîna ensuite dans une série de petits Impromptus de Sibelius et de petites Pièces lyriques de Grieg. Les secondes étaient plus consistantes que les premiers. C’était même une succession de petits chefs d’oeuvre. Mais Jean-Baptiste Doulcet n’en resta pas là. Il nous étonna par une série d’improvisations, flirtant habilement avec les styles de Chopin, Rachmaninov ou Ravel. Quel talent!
De temps à autres, on voyait au loin s’élever dans le ciel les avions qui décollaient du tout proche aéroport (sans que les nuisances sonores ne perturbent le concert). On ne sait vers quelles destinations s’envolaient les passagers. Mais certainement pas aussi loin que les pays de rêve où nous emportait la musique !…
André PEYREGNE<
28 juin 2024
https://lesnocturnesdupiano.com/