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Formidable Aznavour au Palais Acropolis de Nice

Formidable Aznavour au Palais Acropolis de Nice

vendredi 21 décembre 2018

Jules Grison – Photo Alain Biguet

D’abord il y a le cadre : celui de l’Acropolis, Palais des Congrès de Nice et son imposante salle Apollon toute de bleu parée qui, pour être grandiose, n’en est pas moins un vrai lieu de théâtre aussi confortable que chaleureux. Ensuite il y a un spectacle, qui attire le public par la magie d’un nom : celui de Charles Aznavour qui aurait pu être là ce soir de décembre s’il n’avait point rejoint les anges lesquels, voici un peu plus de deux mois, l’ont rappelé à eux.

Une soirée qui débute par une séquence particulièrement émouvante lorsque, devant le rideau de l’immense scène de près de 30 mètres, Rudy Salles Adjoint au Maire de Nice et Gil Marsalla producteur du spectacle accueillent Gerard Davoust, Président de l’ANAO qui fut non seulement au sein des Editions Musicales Raoul Breton l’associé de Charles Aznavour mais surtout l’ami et le compagnon de route professionnel de ce dernier. Après avoir évoqué l’immense vedette, auteur, compositeur, acteur de cinéma, dont la carrière est célébrée dans le monde entier il conclut ainsi son propos : « Il aimait qu’on le chante, il adorait entendre les gens chanter ses chansons, il était joyeux, souvent farceur, et, outre son extraordinaire humanité, il possédait un sens aigu de l’humour ». Il disait : « Lorsque je serai parti je vous verrai de là où je serai et je ne veux pas qu’on pleure ou qu’on soit triste, mais je veux qu’on chante ! »

Et cette soirée là est à marquer d’une pierre blanche car l’hommage rendu à cette légende de la chanson française est à la mesure de sa gloire. Tout est réglé au millimètre et le décor (entre le jazz club et le café Montmartre) le son (Sébastien Regnier) les lumières (Sébastien Gras) les projections, la mise en scène (Gil Marsalla) ainsi que les vidéos participent à l’émerveillement permanent. Mais il y a en outre cinq musiciens de haut vol : Philippe Villa au piano, Frédéric Viale à l’accordéon, Pierre Andreis à la batterie, Sophie Desvergnes une contrebassiste possédée par le swing et Béatrice Guiffray qui joue aussi bien du violon que de la flûte et qui, de surcroît, chante impeccablement. Ce quintette orchestral est un partenaire à part entière du soliste pour contribuer avec lui à un grand moment de théâtre musical. Et il faut évidemment saluer la performance de Jules Grison qui a rodé ce show aussi bien en France qu’à l’étranger et dont le moindre mérite est de ne point imiter Charles Aznavour mais d’interpréter un véritable rôle sur scène en tenant compte de sa propre personnalité et en s’appuyant sur une orchestration judicieusement repensée. Ce fin chanteur-danseur-musicien jouant habilement du piano et de la guitare est doté d’une voix longue et chaleureuse ainsi que d’une articulation souveraine qui lui permet d’aborder toutes les formes de spectacles (variétés, comédies musicales ou opérettes). Au début seul l’accordéon l’accompagne au bord du café pour l’interprétation de « La salle et la terrasse » et « Plus bleu que tes yeux ». Puis lorsque les autres musiciens s’installent, défile un grand nombre de projections qui décrivent des quartiers de Paris, les bords de la Seine avec des couchers et levers de soleil superbes, (« J’aime Paris au mois de mai »). Les plus célèbres chansons défilent ensuite comme « Le temps », « Les comédiens », « Faire une jam » en duo où Jules Grison et la contrebassiste exécutent une chorégraphie très rythmée, « La mamma » où la violoniste devient aussi choriste et « La bohème » où, pendant que le chanteur dessine dans l’air un portrait imaginaire, se peint sur un écran derrière lui le portrait en noir et blanc de Charles Aznavour. La première partie se conclut logiquement avec la chanson « Je m’voyais déjà ».

Dans la seconde partie se succèdent encore « Hier encore » avec un panorama des photos des films d’Aznavour, « Les plaisirs démodés » qui donnent lieu à une danse enjouée avec une spectatrice, « Comme ils disent » où Aznavour en précurseur abordait en 1972 un sujet encore tabou. Puis une heureuse surprise lorsqu’ Anne Carrere monte sur le plateau pour chanter en duo « La vie en rose », en bis : « Tu t’laisses aller », « Mes emmerdes » et bien entendu « Emmenez-moi », avant que Jules Grison ne se mette au piano pour une chanson composée pour sa fille et en final « She » écrite en 1974 et reprise dans le film « Coup de foudre à Notting Hill » avant que ne s’affiche la photo de Charles Aznavour avec la mention « A jamais dans nos cœurs ». Tout est dit.

Christian Jarniat
21 décembre 2018

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