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« Douce France» Rencontre avec Gregory Benchenafi et Jules Grison

« Douce France» Rencontre avec Gregory Benchenafi et Jules Grison

dimanche 30 juin 2019
Jules Grison et Gregory Benchenafi – Photos Nathalie Agomeri

Douce France, créée voici peu, est à l’aube d’une tournée significative. Pouvez-vous nous rappeler sa genèse ? 
Grégory Benchenafi : Douce France  est née de l'envie du producteur Gil Marsalla de nous réunir tous deux sur scène. A l’origine, lorsque les auditions ont été lancées pour Paris ! le Spectacle  – qui est aussi une pièce musicale qui tourne depuis un certain temps – j’étais dans l’impossibilité d’y participer. J'en ai parlé à Jules qui s'est retrouvé sur ce chouette projet. Par la suite j'ai remplacé Jules pour une tournée au Canada et c’est la raison pour laquelle Gil a pensé à l’opportunité de nous réunir pour un spectacle dans lequel nous serions partenaires.
Jules Grison : Dans ce nouveau spectacle il a souhaité mettre en avant toute la richesse de l’époque des grands mythes de la chanson française comme Maurice Chevalier, Charles Trenet, Charles Aznavour, Jacques Brel, Gilbert Bécaud, Serge Gainsbourg, des poètes qui ont marqué de leurs empreintes musicales le monde entier.

Quelle est la trame de Douce France ?
JG : C'est l'histoire de deux amis qui se retrouvent après quelques mois, disons plus justement quelques années, à Montmartre à Paris en 1950.
GB : Je suis tenancier d’un bistrot parisien et Jules, qui joue le rôle de Jef, rentre d'Indochine après une longue absence et vient me voir dans le café pour me faire une surprise.
JG : Et on tombe amoureux de la même femme…
GB : Qui est interprétée par Sophie Desvergnes, la contrebassiste de l’orchestre.

Et comment tout cela finit-il ?
GB : Ah non on ne va pas dévoiler l’épilogue !… Vous le découvrirez en venant voir le spectacle !… Disons, dans les grandes lignes, que la première partie clôt cette histoire et, dans la deuxième partie, les deux amis, qui ont décidé d’ouvrir un cabaret à Paris, ont quitté le bar de Montmartre. Cette seconde séquence est une sorte de « récital classique » avec grandes chansons, numéros de claquettes, etc. On part faire le tour du monde avec ce spectacle et on fait un triomphe. Et parce que Paris c'est magnifique, on revient chez nous, on ouvre à nouveau notre cabaret et on termine… On meurt (rires !!!)

Quelles sont les différences notables avec  Paris ! le Spectacle  ?
JG : C’est un spectacle avec un répertoire quelque peu différent qui, parce qu’il est voué à l’exportation, doit essentiellement tourner autour des grandes stars de la chanson française connues à l’étranger comme, par exemple, Maurice Chevalier ou Charles Trenet.
GB : Mais, pour autant, on ne s’interdit pas d’introduire des chansons de Fernandel ou de Fernand Sardou
JG. : Fernandel !… Il faut oser le remettre aujourd'hui sur le devant de la scène à l'international, avec des textes très nourris que les gens ne comprennent pas forcément. Il y a des « pavés » comme « Félicie » par exemple…
GB : Oui c'est un vrai challenge ! Et c’est à nous, par notre sensibilité d’interprète, de faire passer ces chansons car les gens ne parlent pas forcément tous français. Certes, il peut y avoir des francophones dans les salles, mais il n’y en a parfois pas du tout. C’est donc également tout un travail de comédien et, comme la musique est universelle, elle permet aussi d’adresser des messages.
JG : Nos premières expériences avec ce spectacle démontrent que Gil Marsalla a eu raison d'aller sur ce chemin car on reçoit des accueils très chaleureux

Comment vous êtes-vous rencontrés ?
JG : Il y a dix ans …
GB : Il y a plus que cela !… c’était chez Roger Louret. A l'époque je chantais dans  la Java des mémoires  au théâtre Sylvia Montfort en 2007 et toi tu étais dans le spectacle sur Bécaud. On s’est revus ensuite en 2011, à nouveau sur les tournées de Roger Louret et on est devenus très amis. Maintenant nous formons une famille, je suis même le parrain de sa fille !

Jules, vous continuez aussi avec le spectacle  Formidable ! Aznavour  ?
JG : On part en tournée en novembre au Canada qui est, en quelque sorte, un prélude à un tour du monde. On avait fait déjà une première tournée en novembre 2018 qui a reçu un superbe accueil et du coup Gil Marsalla a décidé de doubler le nombre de dates, de doubler la taille des salles et il s’avère que c'est déjà plein. Nous allons ensuite en Pologne au mois de décembre et Dubaï en février.

Et Paris ! le Spectacle ça continue ?
JG : On sera aussi en tournée au mois d'octobre et cet été également avec les deux autres spectacles  Formidable ! Aznavour et Douce France dans le cadre des Estivales des Alpes-Maritimes en juillet et août.

Aujourd'hui, quelle est votre actualité ?
GB : J’ai la chance d’être à l’affiche d’une pièce de théâtre de Dan Gordon : Maux d'amour tirée du célèbre film Tendres passions (cinq fois Oscarisé) d’après le roman de Larry Mc Murphy, avec Corrine Touzet comme partenaire. Nous jouons au Festival Avignon du 5 au 28 juillet avec relâche le 16 juillet. C'est une aventure extraordinaire pour moi qui rêvait de ne faire que du théâtre depuis tellement d'années ! Je suis comblé, d’autant que je suis tombé dans une équipe incroyable avec une metteuse en scène douée plus que de raison : Johanna Boyé. Ensuite je vais enchaîner avec Ghost au Théâtre Mogador à Paris dans le rôle-titre puisque je reprends celui qu’incarnait à l’écran Patrick Swayze. Après Ghost , Maux d’amour  démarrera à Paris et tournera ensuite en 2021.
JG : Pour ma part, je vais continuer avec  Formidable ! Aznavour  et Paris ! le Spectacle dans le cadre de tournées à l’international et puis avec un spectacle pour enfants écrit avec Gregory et qui devrait tourner cet hiver également produit par Gil Marsalla. C’est : Les mondes de Zazo , l'histoire d'un clown qui fait le tour de la galaxie en allant de planètes en planètes pour retrouver ses attributs.
GB : J'ai écrit le texte et Jules les paroles et la musique. C'est une allégorie de « l'habit ne fait pas le moine », pour expliquer que le jeune héros se retrouve dépossédé de ses attributs de clown, mettant en péril l'équilibre de l'univers de l'enfance et des jouets. Il part donc et va de planètes en planètes pour retrouver chacun de ses habits. Mais il finit par se rendre compte qu'il n'en a pas forcément besoin. C’est un très beau message pour les enfants et les parents qui rient beaucoup aussi. Une belle aventure que l'on a produite d’abord tous les deux et que les productions de Gil Marsalla ont ensuite reprise après avoir vu le spectacle. J'espère profiter de mon élan de cette année pour aller voir des théâtres parisiens et tenter de les convaincre de représenter Les Mondes de Zazo la saison prochaine à Paris. J'ai commencé à en parler à certaines personnes qui semblent être intéressées. On croise les doigts, on touche du bois, on n'en dit pas plus, le but c'est de commencer en octobre, décembre de l'année 2020 à Paris.

Avec la longue parenthèse Ghost à Mogador avez-vous, pour une année, renoncé à l'opérette ?
GB : Non, parce que j'ai conservé des dates pour en faire certaines en négociant avec la production de Stage Entertainment qui m'a aimablement permis de me libérer de temps à autres. J’aurai au Théâtre Mogador deux doublures, et je pars du principe que les artistes qui se forment pour jouer un spectacle doivent pouvoir l’interpréter. Je ne vais pas m'accrocher au rôle, au contraire je suis heureux que les copains puissent eux aussi jouer car ils font un travail compliqué. Ils apprennent tout dans l'ombre, ils ont des répétitions supplémentaires, et j’estime, qu’en conséquence, ils doivent avoir la satisfaction d’être sur scène pour, eux aussi , incarner le personnage. Pendant ce temps, cela me permet de faire également certaines autres choses intéressantes.

Vous savez ce que vous allez faire ?
GB : Oui, des galas notamment le gala Fiesta au Zénith avec Annie Grenier, Trois jeunes filles nues de Raoul Moretti au Théâtre du Casino Barrière à Toulouse et peut être que Jules va me remplacer dans  Un de la Canebière . Nous avons l’un et l’autre des plannings chargés. Pour ma part j'ai encore trois mises en scène cette année, dont une pour le concert d'un chanteur parisien qui monte. Donc il faut trouver du temps. Est-ce que quelqu'un connaît la recette des journées de 48 h ?

Si vous pouviez émettre un vœu, Jules…
JG : Ce serait de pouvoir plus souvent composer des chansons (paroles et musique) Toutefois cela prend beaucoup de temps et l’on ne peut pas écarter le facteur chance

Et vous Grégory ?
GB : Émettre un seul vœu c'est difficile je trouve ! Alors disons que j'aimerais accéder à une position théâtrale, continuer à faire et à faire, encore et encore, du théâtre car c'est un univers qui déjà me fascinait et maintenant que j'ai mis les pieds dedans, c'est bien au-delà de ce que j'espérais. C’est une sensation vraiment fantastique même si, au fond, j'ai toujours fait cela dans les pièces de théâtre musical, mais c'est vrai, là c'est encore autre chose… Faire de l'image aussi, j'aimerais beaucoup faire du cinéma ou des téléfilms et mon rêve ultime serait de faire de la mise en scène à Paris. J’en fais déjà pas mal en province. La mise en scène c'est une satisfaction différente de tout ce que l'on peut ressentir lorsque l'on est sur un plateau. C'est incroyable, l'accouchement d'un bébé artistique, une sensation assez indescriptible et j'aimerais me faire une petite place sur Paris en mise en scène, cela me plairait beaucoup

Vous accomplissez tous deux en quelque sorte beaucoup de disciplines artistiques (chant, théâtre, danse) et vous Jules vous rêvez de n'en faire qu'une devant un piano et vous Grégory d'avoir complètement oublié le chant et la danse et ne vous consacrer qu’à à la mise en scène…
GB : Non attendez !… Émettre un souhait ou faire part d’un rêve ne veut pas dire oublier le reste !… Pour ma part – et l'ayant ressenti après une dizaine de mises en scène en 4 ans – c'est quelque chose qui me fait du bien, un sentiment de plénitude rare. Je suppose que pour Jules écrire, composer, c'est sans doute, la même sensation, une sorte d’extrême satisfaction qui vous envahit tout entier de plénitude mais cela ne veut pas dire pour autant que le reste ne nous rend pas heureux et ne nous permet pas de nous épanouir non plus. Pour ce qui me concerne, je n'oublie pas le reste mais satisfaire ce désir ce serait l'apogée.
JG : Je confirme en tous points.

Qu'est-ce que l'on n’a pas dit et que vous voulez exprimer maintenant ?
JG : Prenez soin de la planète et pendant la canicule fermez vos fenêtres lorsque vous mettez la clim !
GB : Et puis évitez le maximum de déchets, gardez les plages propres.
JG : Le plastique, le plastique, tous faisons attention !

Merci à tous les deux !

Propos recueillis par Christian Jarniat

Douce France

2 Août à 21h à Carros Village (Amphithéâtre Barbary) dans le cadre « Les Nuits de la villa »
3 Août à 21h à Tourrette Levens (Château) dans le cadre des Estivales
4 Août à 21h au Rouret (Parvis de l'espace culturel) dans le cadre des Estivales

Paris ! Le Spectacle

20 juillet à 21h à Carros Village (Amphithéâtre Barbary) dans le cadre « Les Nuits de la villa »
5 Août à 21h à Saint-Martin-Vésubie (chapiteau) dans le cadre des Estivales

Formidable ! Aznavour

10 Août à 21h à Beaulieu sur Mer (jardin de l'Olivaie) dans le cadre des Estivales
11 Août à 21h à Puget-Théniers (place de l'église) dans le cadre des Estivales
12 Août à 21h à Grasse (cours Honoré Cresp) dans le cadre des Estivales

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