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ARMIDE à l’ Opéra Comique – Paris

ARMIDE à l’ Opéra Comique – Paris

lundi 7 novembre 2022
Véronique Gens/Crédit photo Stefan Brion

La salle Favart a coutume de présenter à chaque saison un ouvrage baroque, bien souvent une rareté ou une curiosité à découvrir.
Au programme cette année, Armide de Gluck ; Lully avait déjà écrit un opéra sur le même thème presque cent ans auparavant, ce dernier ayant également connu un énorme succès à son époque.
Le contexte entourant la création en 1777 de la version proposée par Gluck raviva les querelles qui opposaient les défenseurs de l’opéra français face aux partisans de l’opéra italien en plein milieu du 18e siècle. Le soutien indéfectible de la reine Marie-Antoinette sera capital pour porter le musicien au sommet de la gloire.
Nous pouvons parler de véritable révolution dans le monde de la musique. Gluck s’imposa par cette œuvre en véritable réformateur de la tragédie lyrique .
Le personnage d’Armide (proche de celui de Médée) se révèle ambigu, tour à tour passionnée, indécise ou violente, elle reste toujours déterminée dans ses choix qui la conduiront aux portes de la folie.
Elle ne se contentait pas de capturer les chevaliers chrétiens ; elle les captivait également par ses charmes, Renaud un des plus vaillants parmi eux sera déchiré entre l ‘amour de cette femme redoutable et le désir de libérer ses courageux compagnons .
Il fallait une interprète de haut niveau pour endosser ce rôle périlleux : Véronique Gens, soprano de renom, nous a véritablement conquis par sa voix bien évidemment mais aussi par une intensité dramatique qu’elle a magnifiquement su faire passer.
Face à elle, Ian Bostridge (Renaud) ténor à la remarquable carrière, possède le charisme et la fougue indispensable pour affronter cette “presque” sorcière qui ne renonce jamais à ses ambitions.
La réussite de ce spectacle signé Lilo Baur ( Lakmé en 2014 à l’Opéra Comique ) revient d’une part à une remarquable homogénéité de plateau – nous pouvons citer dans les rôles principaux le baryton Edwin Crossley-Mercer( Hidraot), Enguerrand de Hys, Philippe Estèphe, Florie Valiquette, Anaïk Morel ou Apolline Raï-Westphal- mais aussi à la direction musicale de Christophe Rousset à la tête de ses Talens lyriques et du chœur Les éléments qui une fois de plus frisent la perfection.
La scénographie, plus qu’esthétique, contribue à nous faire entrer dans un monde magique où la force des sentiments et la violence des hommes trouvent une place de choix : costumes sobres d’Alain Blanchot, lumières délicates de Laurent Castaingt se fondent habilement dans les subtils décors de Bruno de Lavenère.
Une réussite supplémentaire dans ce bel écrin de la salle Favart qui sait offrir des soirées toujours originales et variées à un public fidèle et toujours curieux.

Philippe Pocidalo
le 7 novembre 2022.

Extraits du spectacle à découvrir en cliquant sur le lien : 
https://youtu.be/6k7ezQd0ZS0

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