Il est toujours passionnant de découvrir une création lyrique à la salle Favart, d’autant plus qu’il s’agit ici d’un ouvrage spécifique commandé pour sa Maîtrise Populaire .
Cette fiction lyrique réunit les 85 maîtrisiennes et maîtrisiens qui font ainsi l’expérience d’un spectacle complet concocté par Isabelle Aboulker pour la musique et Adrien Borne pour le livret, portés par le chef d’orchestre Mathieu Romano qui dirige de main de maître les excellents musiciens des Frivolités Parisiennes.
La mise en scène est assurée par James Bonas, la chorégraphie quant à elle confiée à Ewan Jones offre par la conjugaison de ces talents multiples une originale représentation.
La proximité du chant, du théâtre et de la danse amuse et fait réfléchir à la fois un jeune public toujours curieux de vivre de nouvelles émotions artistiques, entraînant dans son sillage des adultes désireux de partager leur amour commun de l’opéra.
Isabelle Aboulker, que l’on peut qualifier de compositrice inégalable et inégalée pour les voix d’enfants (plus de quinze ouvrages composent son catalogue musical), livre une fois de plus une partition qui nous transporte pendant toute la durée de ce court mais intense opéra.
Sa musique illustre parfaitement le joli récit initiatique qui nous est proposé, même si l’intrigue nous a parfois parue un peu obscure.
De quoi s’agit-il exactement ?
D’une jeunesse qui épouse les codes tandis qu’une autre refuse absolument l’assignation d’une société qui promeut un bonheur factice où les deux seuls choix sont de partir ou rester…
Le spectateur avisé en décidera.
Il faut se laisser porter par la joliesse de cette production où le travail minutieux de la maîtrise se trouve superbement illustré, fruit de plusieurs mois acharnés de travail d’équipe dont Sarah Koné a le secret.
Le projet, rappelons-le, à la fois éducatif et social réunit des jeunes venus d’horizons divers, motivés par l’enseignement pluridisciplinaire qu’ils reçoivent tout en continuant leur cursus scolaire.
Les costumes de Thibault Vancraenenbroeck restituent parfaitement l’ambiance des trois parties du spectacle en jonglant sur les symboles des couleurs ou du noir et blanc.
Philippe Pocidalo
28 avril 2024.