Les affiches que l’on croisait dans la ville annonçant la nouvelle production d’Orphée aux enfers, le teaser de l’Opéra de Nice montrant Blanche-Neige ou une star hollywoodienne, les échos qui nous parvenaient, parfois surprenants, des répétitions de l’ouvrage, avaient quelque peu suscité notre inquiétude alors que nous nous rendions à l’ Opéra.
Et puis, en arrivant dans le hall, nous fûmes accueillis par le directeur Bertrand Rossi, qui nous conviait à rejoindre le foyer Montserrat Caballé pour assister, avant la représentation, à une présentation du spectacle par Benoît Benichou.
Et là, toutes nos appréhensions se sont envolées. Avec clarté, pertinence, textes à l’appui, le metteur en scène nous a dévoilé toutes les clés de lecture non seulement de sa vision de l’ouvrage mais aussi du compositeur et de ses librettistes replaçant l’opéra-bouffe d’Offenbach dans son contexte historique.
Quelques anecdotes de répétitions, quelques réflexions personnelles émaillaient le propos de Benoît Benichou et c’est avec regret que, l’heure tournant, le public dut regagner son siège, croisant au passage Cupidon, Orphée ou la terrifiante Opinion Publique. Quelques selfies avec les belles Euridyce ou Junon, une oreille tendue pour entendre « l’altercation » entre Jupiter avec Aristée-Pluton, le spectacle avait déjà commencé dans la salle !
Et puis il continua à l’entracte avec le ballet dans le foyer Montserrat Caballé, les danseurs livrant eux aussi leur confrontation des anciens et des modernes s’achevant dans une ambiance déchaînée, entourés de néons et lumières scandant la musique autour d’une foule de spectateurs enthousiastes.
Un seul mot : Bravo, pour cette initiative qui intègre le spectateur dans le spectacle et rapproche artistes et public.
Bravo également parce qu’ainsi tout au long des scènes et des actes, les images et le livret prenaient sens.
A renouveler !
Catherine Pellegrin
3 décembre 2022