Une « touche bien française » pour le concert du « tour de France » Les festivités du départ du tour de France revendiquent aussi des moments culturels, la ville de Nice a donc organisé un grand concert avec Lionel Bringuier et Renaud Capuçon en têtes d’affiche pour célébrer l’événement.
Initialement prévue au théâtre de verdure, la manifestation a du se replier à l’opéra de Nice en raison des intempéries qui ont par ailleurs sérieusement émaillées l’étape sportive du jour.
Le pari était audacieux car compte tenu des contraintes sanitaires, des intempéries et des restrictions de circulation, l’accès à l’opéra relevait de l’exploit.
La qualité de la programmation a néanmoins permis de réunir une salle tout à fait correcte en de telles circonstances.
Figuraient au programme le concerto pour violon et orchestre en ré majeur de Beethoven et la symphonie dite « Italienne » de Félix Mendelssohn.
En 1806, Beethoven est amoureux de Thérèse de Brunswick et la partition de son unique concerto pour violon se pare de grandes respirations romantiques qui tutoient la tendresse. Renaud Capuçon, dont la sûreté d’archet n’est plus à démontrer, s’empare de l’esprit de l’ouvrage pour en faire avec une délicatesse bien française un véritable poème amoureux orné de sonorités parfois diaphanes, parfois passionnées dans une continuité mélodique saisissante. Cette « french touch » convient bien à Lionel Bringuier, la trame orchestrale tisse un écrin dont la densité ne s’oppose jamais au soliste mais l’accompagne avec une finesse rarement observée dans les interprétations des œuvres de Beethoven.
En seconde partie la symphonie Italienne de Félix Mendelssohn revêt des couleurs qui nous sont familières. Mendelssohn voyait dans l’Italie « le pays qui dispense le bonheur », et là encore Lionel Bringuier fait transparaître cette gaieté de la nature ressentie par le compositeur avec une sérénité et une vivacité qui sont-elles bien françaises .
Après avoir exprimé la joie des musiciens de l’orchestre philharmonique de Nice de retrouver le public et la salle de l’opéra, Lionel Bringuier et la phalange niçoise offrent en bis l’ouverture des Noces de Figaro de Mozart. L’exécution est enlevée et lumineuse et illustre à ravir le bonheur des retrouvailles…
La salle conquise, et toujours sagement masquée, a réservé une belle ovation à tous les protagonistes. On retiendra pour conclure la très séduisante « French Touch » de Renaud Capuçon et Lionel Bringuier qui a singularisé ce concert du « French Tour » !!!
Yves Courmes.
