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Récital Patricia Racette “Diva On Detour” à l’Opéra de Monte-Carlo

Récital Patricia Racette “Diva On Detour” à l’Opéra de Monte-Carlo

jeudi 27 février 2020
Patricia Racette / Photo Alain Hanel

Quarante huit heures après les représentations triomphales de Street Scene de Kurt Weill à l’Opéra de Monte-Carlo où Patricia Racette incarnait une bouleversante Anna Maurant, la célèbre cantatrice proposait un récital de comédies musicales et chansons dans ces mêmes lieux. Celle qui est l’une des interprètes les plus prisées de Puccini et a été acclamée dans les rôles-titres de Madama Butterfly, Tosca, La Fanciulla del West, s’est produite sur les plus grandes scènes du monde, du Metropolitan Opera de New York à la Scala de Milan, en passant par le Royal Opera House de Londres, l’Opéra de Paris, le Liceu de Barcelone, etc. mais elle s’est aussi illustrée dans Magda du Consul de Menotti, dans le rôle-titre de Salomé de Richard Strauss, dans celui de Jenůfa, dans Katerina de Katja Kabanova de Janáček, dans Ellen Orford de Peter Grimes de Britten… Elle a également participé à de très nombreuses créations mondiales. Cette carrière lyrique, particulièrement prestigieuse, ne fait pas obstacle à ce que Patricia Racette brille dans d’autres genres musicaux. Il est vrai qu’elle est américaine et que, dans ce pays, n’existent pas les mêmes «ségrégations musicales» qu’en France où l’on a la fâcheuse habitude de compartimenter les artistes par catégories (opéra, opérette, comédie musicale, variétés, jazz, etc.). 

Elle en a donné la démonstration éclatante lors de ce récital à Monaco intitulé Diva on Detour qui a fait l’objet d’un CD enregistré chez GPR Records. Pour la circonstance, elle est accompagnée par le pianiste Craig Terry partenaire d’une liste impressionnante de grands chanteurs lyriques et qui a été, de nombreuses saisons, chef d’orchestre assistant au Lyric Opera de Chicago et chef d’orchestre adjoint au Metropolitan Opera de New York. Lui aussi a pratiqué tous les genres de musiques et cela se devine lorsqu’on admire la souplesse de son toucher et la grande palette de sa virtuosité pianistique. 

Le programme de Patricia Racette est un survol des comédies musicales américaines. On y trouve notamment «I Got Rhythm» de George Gershwin (1930) introduit dans le film Un Américain à Paris  de Vincente Minelli en 1951 ; «Not a Care in the World» («Pas un souci dans le monde») de Banjo Eyes (Yeux de Banjo/1941) de Vernon Duke ; «I’m calm» («Je suis calme») de A Funny Thing Happened On the Way to the ForuM (Le Forum en Folie /1962) de Stephen Sondheim ; «The Man That Got Away» («L’homme qui s’est enfui ») de A Star Is Born (Une étoile est née/1954) ; «To Keep My Love Alive» («Pour garder mon amour vivant ») dE A Connecticut YankeeUn Yankee du Connecticut »/1927) de Richard Rodgers ; «Come Rain or Come Shine» («Qu’il pleuve ou qu’il vente») de St.Louis Woman de Harold Arlen (1946) ; «Where or When » («Où ou quand ») de Babes In Arms (Place au rythme/1937) de Richard Rodgers ; «So in Love» («Tellement amoureux») de Kiss Me Kate de Cole Porter (1948). 

Dans tous ces airs de comédies musicales comme dans les chansons de Johnny Burke, Matt Denis, Bill Carey, Murray Grand ou Johnny Mandel – pour la plupart devenues des standards de jazz- Patricia Racette n’emprunte pas un seul instant sa voix d’opéra, ce qu’ont trop tendance à faire nombre de chanteurs lyriques lorsqu’ils pratiquent ce que l’on appelle le « crossover ». Qui l’écoute pour la première fois, éprouve véritablement l’impression d’entendre une chanteuse de comédies musicales ou de variétés qui utilise au demeurant très adroitement le micro. Rappelons aussi que Patricia Racette a participé, à l’Opéra de San Francisco, à l’une des plus célèbres comédies musicales Show Boat de Jerome Kern où elle incarnait une fascinante Julie Lavergne (rôle qui a été interprété à l’écran par Ava Gardner) et qui a fait l’objet d’un enregistrement live en DVD. Autre aspect émouvant de ce concert, les chansons d’Edith Piaf. Patricia Racette explique à l’auditoire que ses parents étaient canadiens et que les chansons de cette légende  française ont bercé son enfance, ce qui nous vaut «Milord», «Padam, Padam», «La Vie en rose» et, pour terminer son récital, un poignant «Mon Dieu» de Charles Dumont et Michel Vaucaire repris en bis.

Christian Jarniat
27 février 2020

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