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Tchekhov à la Folie au Théâtre de Poche et Léocadia au Lucernaire

Tchekhov à la Folie au Théâtre de Poche et Léocadia au Lucernaire

mercredi 21 mai 2025

Deux belles rencontres théâtrales nous attendaient cette semaine :

Tout d’abord au Théâtre de Poche où deux courtes pièces de Tchekhov sont représentées sous le titre Tchekhov à la Folie, mises en scène par Jean-Louis Benoît.

Il s’agit de La Demande en mariage et de L’Ours (premiers triomphes pour le très sérieux auteur de La Cerisaie ou de La Mouette) qui qualifiait lui-même ces œuvres de jeunesse de “plaisanteries”.

Ce programme jumelé-interprété par les trois mêmes comédiens et joué dans un décor commun-révèle une facette de l’auteur moins palpable que dans ses pièces postérieures.

Le sens de l’humour et de la dérision, l’absurde et l’excès sont  ici bel et bien présents, brillamment illustrés par trois comédiens au sommet de leur art.

Ils jouent, crient, se battent et vont peut-être s’aimer en final afin de rompre une terrible solitude que la vie leur a imposée.

En tout cas, le mot amour n’est jamais prononcé dans aucune des deux pièces.

Tchekhov affectionnait le vaudeville en tant que genre, lorgnant cependant plus près de Goldoni que de Feydeau.

Émeline Bayart, incontournable figure de nos scènes depuis quelques années, fait des étincelles.

Récemment applaudie chez Feydeau, Guitry, Bourdet ou encore Anouilh, elle porte véritablement la culotte et laisse sur le carreau ses partenaires (irrésistibles Jean-Paul Farré et Luc Tremblais) qui dans les deux situations ont fort à craindre de cette presque mégère non apprivoisée!

Ils débordent tous les trois d’énergie contenus par une délicate mais fort efficace mise en scène de Jean-Louis Benoît qui signe ici un spectacle que nous applaudissons sans réserve.

Philippe Pocidalo
21 mai 2025 

https://www.theatredepoche-montparnasse.com/spectacle/tchekhov-a-la-folie-3/

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Ensuite, à deux pas de là, direction le Lucernaire où une autre jolie redécouverte nous attendait: Léocadia de Jean Anouilh.

Le théâtre d’un des plus grands auteurs du XXème siècle (injustement oublié) semble retrouver des couleurs.

Nous avons pu récemment revoir La Culotte ou bien encore Pauvre Bitos; aujourd’hui La Compagnie Les Ballons rouges ressuscite Léocadia, pièce rose créée en 1940 mais invisible depuis plus de 40 ans à Paris.

Ce fut d’ailleurs une des dernières apparitions d’Edwige Feuillère sur scène dans le rôle de la duchesse.

Comment définir cet ouvrage si particulier? C’est assurément un conte de fées moderne qui parle d’amour, où la nostalgie, l’émotion (sans oublier l’humour) font bon ménage.

David Legras, metteur en scène et narrateur, entouré de cinq comédiens-nés nous font rêver au son des Chemins de l’amour, chanson écrite pour la circonstance par Francis Poulenc.

Installés sur un petit carrousel (on ne peut s’empêcher de penser à Liliom de Ferenc Molnár), les protagonistes nous invitent à la rêverie et nous embarquent dans une escapade dont on sort complètement charmés.

La délicieuse Camille Delpech (Amanda), entourée d’une duchesse explosive (Valérie Français) ainsi que d’Emilien Raineau (le prince), d’Alex Stein-Kurdzielewicz (Germain) et de Drys Penthier (M.Souvenir) apporte une bouffée d’air frais-un peu hors du temps-mais tellement rafraîchissante que l’on ne boude nullement notre plaisir.

(les rôles d’Amanda, Germain et M.Souvenir seront joués en alternance par Carla Girod, Dominique Bastien et Laurent Labruyère).

Le manège cessera de tourner le 27 juillet, allez-y vite!

Philippe Pocidalo
22 mai 2025 

https://www.lucernaire.fr/

 

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