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​Requiem de Verdi Auditorium Rainier III de Monte Carlo

​Requiem de Verdi Auditorium Rainier III de Monte Carlo

dimanche 2 février 2020
Silvia Dalla Benetta, Nino Surguladze, Riccardo Massi, Michele Pertusi, Gianluigi Gelmetti / Photo Mathilde Debarre OPMC

Le RequieM de Verdi occupe une place si importante, tant pour les œuvres chorales que pour les interprétations ou enregistrements par les plus grands solistes ou chefs d’orchestre, que l’on oublie presque que l’œuvre ne s’est pas facilement imposée au répertoire. Composée entre 1873-1874 par Giuseppe Verdi pour honorer la mémoire du poète Alessandro Manzoni qui milita pendant plus de 20 ans pour l’Unification italienne, cet office funèbre fut exécuté pour la première fois en 1874 en l’Église San Marco de Milan en mémoire de cet ami aux obsèques duquel Giuseppe Verdi n’avait pu assister, trop touché émotionnellement.
Dirigé régulièrement par le compositeur, l’ouvrage tomba dans l’oubli avant d’être imposé définitivement par Arturo Toscanini entre 1930 et 1940. Ce que confirment les dernières années sur les scènes monégasques où l’ouvrage a été plusieurs fois à l’affiche. On se souvient de la venue de Georges Prêtre le 21 Janvier 2001 pour le centième anniversaire de la mort du compositeur, puis en juillet 2010 sous la direction du  regretté chef Yakov Kreizberg, un soir d’été dans la cour du Palais Princier, avant que Gianluigi Gelmetti nouveau chef référent de l’OPMC, nommé au décès de Yakov Kreizberg en 2012, ne propose l’ouvrage au Grimaldi Forum avec (déjà) les chœurs de Parme en prélude aux commémorations du bicentenaire de la naissance du compositeur.
C’est à nouveau Gianluigi Gelmetti qui reprenait ce mois ci la baguette à l’auditorium Rainier III avec, à nouveau le choeur de Parme autour de quatre solistes internationaux. Riccardo Zanellato indisponible était remplacé par la basse Michele Pertusi. Très prisé des scènes lyriques, plutôt étiqueté comme voix rossinienne ses graves profonds et sa conduite noble du chant attestaient qu’interprète dE Macbeth, Attila ou Simon Boccanegra sa légitimité était fondée pour le grand répertoire verdien. Deuxième changement de la distribution initiale, Carlo Ventre était remplacé par le jeune ténor Riccardo Massi, visiblement tendu à son entrée sur scène mais permettant par la suite au public monégasque d’apprécier une véritable voix de ténor spinto comme le prouvent ses emplois récents dans Aida ou Turandot au Metropolitan de New York proposant un « Ingemisco », les yeux fermés, dans un abandon lyrique.
La mezzo soprano georgienne Nino Surguladze nous confirmait dès ses premières notes que ce RequieM pouvait être considéré comme un opéra. Le timbre est exactement de coloration verdienne, ligne de chant impeccable, interprétation habitée donnant tout son sens à la réflexion ironique de Hans von Bulow décrivant le RequieM comme « l’opéra en robe d’ecclésiastique ». 
C’est la soprano italienne Silvia Dalla Benetta artiste aux innombrables rôles belcantistes mais aussi habituée des héroïnes du grand répertoire qui par sa maîtrise du souffle, sa ligne de chant épurée et son engagement amenait le spectateur dans la supplication finale du « Libera me » vers la vie éternelle. Une vie éternelle -sous-titre du concert- que l’orchestre soutenu, porté, galvanisé par son chef Gianluigi Gelmetti nous laissait entrevoir par le singulier contraste des fanfares tonitruantes venues de la salle pendant le « Tuba Mirum », par les aria élégiaques ou la tempête vocale, les murmures du « Libera Me », toutes ces facettes du somptueux chœur de Parme (direction Martino Faggiani) dont les 70 interprètes déclenchaient une ovation méritée du public.

Catherine Pellegrin
2 février 2020

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