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Rencontre avec Asmik Grigorian à Monte-Carlo le 2 novembre 2025 à l’issue de la représentation du « Vaisseau Fantôme » au Grimaldi Forum

Rencontre avec Asmik Grigorian à Monte-Carlo le 2 novembre 2025 à l’issue de la représentation du « Vaisseau Fantôme » au Grimaldi Forum

dimanche 2 novembre 2025

© Algirdas Bakas

Chère Asmik Grigorian, vous venez d’interpréter Senta, l’un des rôles emblématiques du répertoire wagnérien : un rôle que vous aimez tout particulièrement depuis la production magistrale de Dmitri Tcherniakov au Festspielhaus de Bayreuth. Notre première question portera donc sur ce répertoire. Il nous semble que vous envisagez de chanter prochainement Isolde ? S’agira-t-il pour vous du début d’explorations nouvelles chez ce compositeur (par exemple Sieglinde ou Kundry) ?

Aborder de nouveaux rôles m’intéresse évidemment, mais tout dépend de l’équipe avec laquelle je travaille, c’est donc difficile pour moi de me prononcer. Cela dépend de nombreux facteurs : le théâtre et les personnes avec lesquelles je collabore. Isolde m’intéresse, Kundry aussi un jour. Sieglinde m’intéresse moins pour le moment.

C’est la première fois que vous chantez à Monte-Carlo, dans une région où votre père a connu un immense succès et où vous-même avez passé du temps dans votre enfance… C’est à coup sûr très particulier pour vous.
Y a-t-il des souvenirs qui vous reviennent et que vous accepteriez de partager avec nous ?

C’est très particulier parce que Cecilia Bartoli, a rehaussé ce théâtre au niveau où il était lorsque les plus grandes stars s’y produisaient. Quand j’étais adolescente, je venais ici et je logeais chez mon père, qui avait une maison à Nice, et qui jouait au casino … ô joie bien dérisoire !

Asmik, il y a quelques semaines, le célèbre chanteur d’opéra géorgien Paata Burchuladze a été emprisonné pour avoir osé critiquer le régime politique en place à Tbilissi. Ce chanteur, l’un des plus célèbres du siècle dernier, avait d’ailleurs chanté avec votre père dans les théâtres de l’ex-Union soviétique.
Asmik, la situation politique internationale – particulièrement dans cette partie de l’Europe – est tragique aujourd’hui, et ce genre de situation pourrait se reproduire à l’avenir…Quel message, selon vous, un artiste lyrique engagé dans son art peut-il transmettre ?

L’art fait de plus en plus partie de la politique, et nous aussi. L’art et la culture étaient censés construire des ponts pour unir les peuples des différents pays, mais aujourd’hui j’ai le sentiment que nous faisons partie d’un monde qui tente de survivre. Nous nous battons les uns contre les autres, et ce sentiment me rend très triste. J’essaie toujours de rester forte, d’utiliser mon imagination et de croire que l’on peut toujours construire des ponts pour unir les gens et non pour faire la guerre.

Propos recueillis par Hervé Casini et Christian Jarniat
le 02/11/2025.

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