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« Pianopic », le festival le plus haut de France.

« Pianopic », le festival le plus haut de France.

samedi 20 juillet 2024

©D.R

Parmi la foule des festivals qui fleurissent l’été dans tous les coins touristiques de France, il est difficile d’établir une hiérarchie. Quel est le plus célèbre ? Le plus grand ? Le meilleur ? Le plus fréquenté ? Impossible de répondre ! Affaire de chiffres ou d’objectivité. En la matière, tout est contestable. Mais lorsqu’il s’agit de dire quel est le festival plus haut, là une réponse s’impose : le festival « Pianopic » dans les Hautes Pyrénées. L’un de ses concerts, en effet, est programmé au Pic du Midi à… 2876 mètres d’altitude ! C’est un record.

Ce festival a été créé il y a vingt-sept ans par l’un de nos grands pianistes français Pierre Reach. Certains se souviennent des images diffusées à l’époque dans les journaux télévisés où l’on voyait un piano à queue déposé par un hélicoptère sur le Pic du Midi. Depuis, les choses se sont démocratisées, le piano Steinway prend le téléphérique comme tout le monde. Et il arrive à bon port.

Bien sûr, pour que le concert ait lieu au haut du Pic du Midi, il faut que la météo soit complaisante. Sans cela, le concert est annulé. C’est ce qui est arrivé cette année avec le récital de la pianiste Caroline Sageman.

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©A.P

Mais les autres concerts dans les vallées ont été maintenus. Car le festival « Pianopic » rayonne dans les vallées. Il irrigue de Mozart, de Chopin ou de Schumann les rives de l’Adour ou les pentes du Tourmalet. Et le public est là, nombreux, fervent, fidèle, heureux. Nous avons assisté à l’un de ces concerts en l’église de Campan. Derrière ses murs austères, l’édifice déploie à l’intérieur l’exubérance d’un décor baroque.

Nous avons entendu la « Sonate à Kreutzer » de Beethoven et la sonate pour violon et piano de Franck superbement interprétées par le violoniste Nicolas Dautricourt et par le maître musical de ces lieux, Pierre Réach. Ils établissaient entre eux un dialogue passionné et virtuose, enlaçant leurs phrases musicales à la manière de ces feuillages dorés qui s’enroulaient autour des colonnes torsadées du chœur de l’église. La sonate à Kreutzer n’avait aucun secret pour le pianiste Pierre Réach – lui qui est en train d’achever ce travail herculéen de l’enregistrement des trente deux sonates de Beethoven. On vous recommande ses C.D. Quant à l’archet de Nicolas Dautricourt, il caracolait avec panache sur les cordes de son Stradivarius. Au cœur de la nuit silencieuse où tout le monde dormait jusqu’à l’horizon, l’église de Campan semblait le seul îlot de vie. Le public vibrait aux accents de sonates éternelles. La musique était grande – grande comme les massifs pyrénéens.

André PEYREGNE

20 juillet 2024

Site du festival

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