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Philharmonique de Nice : sous le charme de Mendelssohn

Philharmonique de Nice : sous le charme de Mendelssohn

vendredi 14 juin 2024

©André Peyrègne

S’il est un mot qui caractérise Renaud Capuçon, c’est celui d’élégance. Elégant, notre grand violoniste français l’est dès qu’il entre en scène. Elégant, il l’est dès qu’il épaule son violon et se met à jouer. Il fallait l’entendre interpréter, l’autre soir à l’Opéra de Nice, le célèbre concerto de Mendelssohn. L’élégance était partout dans son jeu : dans la finesse de sa sonorité, la beauté de ses phrasés, l’aisance de sa virtuosité. Mille petits détails donnaient du chic à son interprétation. Par exemple, tel élan donné sur un intervalle de demi-ton (do-do dièse) au milieu d’une phrase du second mouvement. Détail sans importance, direz-vous, mais qui signe une interprétation personnelle et soignée. Renaud Capuçon eut raison de donner en bis un air de l’ Orphée de Glück : comme Orphée, il est un enchanteur !

Le concert comportait la création mondiale d’une œuvre de Pierre Ruscher, inspirée de la devise des J.O. « Plus vite, plus haut, plus fort ». Ce compositeur qui a eu la chance d’être déjà programmé plusieurs fois par le Philharmonique de Nice a une belle maîtrise de l’écriture orchestrale mais n’arrive pas à soutenir l’intérêt dans les différentes séquences que comporte son œuvre néo-classique. Certains passages ont une réelle vigueur mais d’autres s’étirent inutilement. A un moment, on croit entendre un départ de fugue – ce qui aurait pu illustrer efficacement une compétition athlétique – mais la fugue ne vient pas ! On retiendra de cette œuvre la qualité du travail orchestral.

Une partition qui, elle, soutient l’intérêt d’un bout à l’autre: les Variations Enigma d’Elgar. Par sa direction claire et précise le chef niçois Lionel Bringuier a prouvé que cette œuvre n’avait plus de secret pour lui, il en avait résolu toutes les énigmes ! Il en a donné une interprétation irréprochable et suscité des applaudissements prouvant l’affection du public à son égard.

Dans la salle se trouvait une jolie jeune femme niçoise, R-M, qui, à l’entracte nous a confié être au jour de son anniversaire. « Mon plus beau cadeau est d’assister à un concert à l’Opéra de Nice, nous a-t-elle dit ! ». Ah, si tous les jeunes gens tenaient ces mêmes propos, on n’aurait plus d’inquiétude à se faire sur l’avenir de la grande musique ! On devrait en faire une jurisprudence : un cadeau d’anniversaire, un concert symphonique ! En tout cas, bon anniversaire à la belle Niçoise !

André PEYREGNE
14 juin 2024

Pierre Ruscher Citius Altius Fortius
Création mondiale, commande de l’Orchestre Philharmonique de Nice
Felix Mendelssohn Concerto pour violon n°2 en mi mineur, op. 64
Edward Elgar Variations Enigma, op. 36 

Violon Renaud Capuçon
Direction musicale Lionel Bringuier
Orchestre Philharmonique de Nice

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