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Philharmonique de Monte-Carlo : en hommage à Rainier III.

Philharmonique de Monte-Carlo : en hommage à Rainier III.

dimanche 24 septembre 2023
© OPMC_Concert_d'ouverture_Saison_23-24
La magnifique saison de l’Orchestre Philharmonique de Monte-Carlo se place cette année dans le cadre de la célébration du centenaire de la naissance du prince Rainier III. 
Ainsi, le somptueux concert d’ouverture, donné dans la Salle des Princes du Grimaldi Forum, a-t-il débuté avec la Symphonie sacrée du compositeur polonais Andrzej Panufnik, qui remporta en 1963 à Monaco le Prix de composition Prince Rainier III. 
Ouverte par quatre trompettes qui étaient placées aux quatre coins de la scène, cette œuvre superbe fait alterner les passages séraphiques où les cordes jouent en sons harmoniques, et les déchaînements orchestraux où les roulements de timbales et les clameurs des cuivres rivalisent d’intensité pour nous conduire à la fin vers une sorte de tonitruant hymne sacré. 
Mais, bien sûr, la partie principale du concert était constituée par la Deuxième symphonie de Mahler, dite « Symphonie Résurrection ». 
On n’est pas près d’oublier l’acclamation qui a jailli de la grande salle à la fin de l’œuvre. Après une heure et demie d’écoute de cette symphonie monumentale qui, dans ses cinq mouvements, avait porté le public, comme une succession de vagues immenses, vers des sommets d’exaltation, la salle explosa en bravos.
Elle applaudit l’Orchestre Philharmonique de Monte-Carlo, le choeur CBSO de Birmingham, les deux chanteuses solistes et le chef Kazuki Yamada. 
Depuis plusieurs années que l’on voit évoluer ce chef à Monaco, on a l’impression que cette Deuxième symphonie lui a fait franchir un pas de plus dans l’ascension de sa carrière. Arriver à susciter un intérêt constant dans le déroulement d’une œuvre de presque quatre vingt dix minutes n’est pas donné à tout le monde. Il assura ce tour de force. Totale maîtrise de sa direction, clarté et précision parfaites. Il obtenait ici les pianissimos infiniment ténus, là des crescendos de folie. 
Cette symphonie aux dimensions dantesques qui, dans son final, a l’ambition d’ébranler le Ciel pour proclamer la Résurrection nécessite un orchestre démesuré : bois par quatre (deux fois plus que dans une symphonie classique), onze cors, neuf trompettes, deux jeux de timbales, des percussions à ne plus savoir qu’en faire, un orgue. Certains instruments jouent en coulisse pour créer un effet d’éloignement. On évolue ici dans un monde de géant. Lorsqu’au bout d’une heure, la tempête se calme et que, soudain, le chœur se met à murmurer les mots « Auferstehen wirst du » (« Tu ressusciteras ») comme une aurore qui se lève, un frisson parcourt la salle. Le temps s’est arrêté. Puis, peu après, les choristes hommes, se levant de leur siège, chantent à toute force « Was vergagen, auferstehen » (« Ce qui est passé doit ressusciter »), tel un volcan qui se réveille. L’effet est colossal. 
Le chœur de Birmigham fut en tous points admirable. Admirables aussi, les deux solistes, la mezzo Catriona Morison et la soprano Eleanor Lyons. 
D’autres œuvres de Mahler seront au programme du Philharmonique de Monte-Carlo cette année, les Knabenwunderhorn le 1er octobre, le Chant de la terre le 6 avril, la Quatrième symphonie le 14 avril.
Les amateurs de grandes symphonies seront aux anges.

André PEYREGNE
24 septembre 2023

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