Une sonnerie de cor dans le silence de la nuit, au milieu de la Cour du Palais Princier de Monaco, et voici lancé le second Concerto pour piano et orchestre de Brahms – l’un des plus longs concertos de l’histoire de la musique, d’une durée de plus de trois quarts d’heure. Peu après, le piano prend le relais du cor et engage un dialogue somptueux avec l’orchestre.
Le pianiste soliste, ce soir-là (nous sommes le 4 août) est le pianiste macédonien Simon Trpčeski. Il est admirable. On le connaissait peu il y a encore un an. Il a été nommé « artiste en résidence » du Philharmonique de Monte-Carlo pour la saison 2023-2024. Il a donc été associé à plusieurs concerts tout au long de la saison. Ce soir-là, il participe à son dernier concert. Dans ce concerto de Brahms, il donne tout ce qu’il a en lui. Il est à la fois élégant et vaillant, se laisse aller à des jolies phrases romantiques puis repart à la charge en assauts frénétiques. Les échanges entre le piano et l’orchestre sont grandioses. Kazuki Yamada, à la tête de l’orchestre, lui donne une réplique somptueuse.
A la fin, tout le monde se congratule : le public applaudit le soliste, le soliste applaudit l’orchestre, l’orchestre applaudit le soliste, le soliste tombe dans les bras du chef et va serrer la main du violoncelliste Thierry Amadi. Lors du bis, au lieu d’interpréter une pièce tout seul comme on le fait d’habitude, Simon Trpčeski joue un mouvement de quatuor de Brahms avec trois musiciens de l’orchestre. Puis tout le monde se quitte. Au revoir et merci Monsieur Trpčeski !
Le concert, ce soir-là, se termina de manière éblouissante avec l’ouverture de Carnaval de Dvorak et la Moldau de Smetana. Kazuki Yamada donna une interprétation tellement somptueuse de la Moldau qu’elle parut aussi grandiose que le concerto de Brahms.
Ah, ces beaux concerts du Palais Princier de Monaco !…
André PEYREGNE
4 août 2024
