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Opéra de Nice : le succès d’une soirée Verdi.

Opéra de Nice : le succès d’une soirée Verdi.

jeudi 19 juin 2025

©DR

Voilà vingt cinq ans que l’association niçoise l’Art pour la Vie, unissant beauté et bonté, recueille des fonds au profit de la médecine. Sous la présidence de l’infatigable et indispensable Melcha Coder, ces deux beaux mots d’art et de vie sont associés pour solliciter la générosité des niçois. Le dernier concert, donné à l’Opéra de Nice, a rapporté 18500 euros. Cette belle somme sera offerte au service d’endocrinologie et diabétologie du professeur Nicolas Chevalier au CHU de Nice, afin d’acquérir un appareil destiné à soigner les troubles de la vision.

Si l’œil était le bénéficiaire de la collecte, c’est l’oreille qui, ce soir-là, fut charmée. Le concert avait pour titre « 100 % Verdi, 100 % frisson ». Et, en effet, on eut droit à autant de frisson que de Verdi.

La canicule s’étant abattue sur Nice – comme sur la France entière – la salle de l’Opéra était transformée en étuve. Dans le public, des éventails étaient agités à tous les étages, révélant l’arythmie de leurs usagers par rapport à la musique !

On admira que les artistes fussent, eux, stoïquement, en tenue de soirée. Le chef Alessandro d’Agostini, était en frac. Ce n’est pas uniquement sa tenue vestimentaire qu’on admira mais aussi et surtout sa qualité musicale. Sa direction d’orchestre fut exemplaire, verdienne à souhait, grandiose et précise. On remarqua la cohésion et la beauté sonore de l’orchestre. Dès l’ouverture de La Force du destin, un souffle passa, large, impérieux, vibrant.

Les solistes étaient quatre chanteurs de haut niveau – les deux hommes en particulier. Nous dirons le meilleur du baryton Federico Longhi qui imposa une noblesse de timbre, une musicalité pleine et généreuse. Face à lui, le ténor Davide Poggio, à la cage thoracique impressionnante, fit trembler les voûtes de son chant vaillant, aussi sonore dans les envolées héroïques de Don Carlos que dans les couplets amoureux de Radamès. Leurs duos de La Force du destin et de Don Carlos furent des moments qu’on n’oublie pas.

Les deux femmes, la soprano France Dariz et la mezzo Chiara Mogini, montèrent en puissance et en qualité au fur et à mesure que se déroulait le concert. Elles atteignirent leur meilleur dans la seconde partie consacrée à Aïda, faisant résonner les accents rageurs ou amoureux des personnages d’Aménéris et Aïda. La scène finale vibra de cette vérité que seul l’art lyrique peut exprimer.

On insistera sur le plaisir d’entendre en France Dariz une soprano verdienne française.

Le tout s’est terminé dans la bonne humeur par un « Libiamo » de la Traviata  frappé dans les mains par le public. Libiamo (« Buvons »), quelle bonne idée ! Une fois sortis de l’étuve, les auditeurs assaillirent les bars voisins. Et c’est autour d’un verre glacé qu’ils commentèrent le plaisir d’une belle soirée…

André PEYREGNE
19 juin 2025

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