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Opéra de Nice : Le Formidable retour de Luis Mariano

Opéra de Nice : Le Formidable retour de Luis Mariano

vendredi 10 novembre 2023

Comme Luis Mariano, François Almuzara est né à Arcangues, l’un des plus beaux villages du pays basque, un écrin de verdure à deux pas de l’océan. Le célèbre ténor y avait édifié sa villa dénommée « Maïtechu », qui est l’une des chansons du Chanteur de Mexico. Il a été enterré dans ce village en 1970, quelques mois après sa dernière apparition dans La Caravelle d’or créée au Théâtre du Châtelet en 1969.

François Almuzara après des études de chant à Toulouse est entré à l’Opéra-Studio de l’Opéra National du Rhin. Perrine Cabassud, sa partenaire dans ce concert, nantie du premier prix de chant et d’art lyrique au Conservatoire de Marseille a interprété nombre d’opérettes et d’opéras-comiques du répertoire, notamment au Théâtre de l’Odéon de la Cité Phocéenne où elle se produit régulièrement.

Pour la circonstance, au pupitre de l’Orchestre Philharmonique de Nice officiait Alice Meregaglia qui s’est illustrée non seulement au Deutsche Oper am Rhein de Düsseldorf mais encore comme cheffe du chœur au Théâtre de Brême et assistante musicale dans des opéras internationaux comme Hambourg et le Festival de Bregenz.

Ce spectacle intitulé « Le Formidable retour de Luis Mariano » débute par l’ouverture de l’opérette légendaire de Francis Lopez, Le Chanteur de Mexico suivi du chœur initial : « C’est la fête à Saint Jean de Luz ». Une manière de prendre conscience qu’une phalange de la qualité de celle de l’Orchestre Philharmonique de Nice peut aussi fort bien rendre justice à la musique enjouée du compositeur basque(1). Il convient au demeurant d’en dire autant en ce qui concerne le chœur. Il appartient naturellement au ténor de chanter ensuite l’un des succès gravés dans la mémoire collective : « Rossignol de mes amours », tandis que Perrine Cabassud interprète un air de chacune des héroïnes de cette opérette à grand spectacle (qui fut pendant trois années l’un des succès les plus retentissants du chatelet), d’une part, celui de la charmante poulbote Cri-Cri « Ca m’fait quequ’ chose » et d’autre part, celui de la capricieuse divette Eva Chambard « Orgueilleuse ».

De l’opérette à la chanson espagnole, il n’y a qu’un pas avec « Granada » du compositeur mexicain Augustin Lara, incontestable tube auquel se sont livrés tous les ténors de la planète.

On quitte ensuite Francis Lopez pour son « confrère » du Théâtre Mogador, Vincent Scotto, et ses Violettes Impériales, opérette à grand spectacle créée en 1948 à Paris, avec Lina Walls et Marcel Merkes. Là encore un très grand succès qui inspira un film tourné en 1952 avec Luis Mariano et Carmen Sévilla. Une occasion pour constater, une fois de plus, que les néophytes confondent les deux œuvres qui portent, certes, le même titre mais dont les compositeurs diffèrent. Dans le film l’air le plus célèbre est « L’amour est un bouquet de violettes » chanté par Luis Mariano mais qui n’était pas au programme de ce concert. En revanche, l’air de Violetta « Mélancolie » (« Mon âme, ce soir, est en détresse ») (extrait de l’œuvre de Scotto) n’a pas manqué d’échoir à Perrine Cabassud.

Les ballets dans pareilles œuvres sont de mise et le public n’a pas manqué d’apprécier les filles en robes espagnoles et les garçons en toréros. Une manière habile d’introduire également Le Prince de Madrid qui conte la vie romancée du célèbre peintre Francisco Goya dont on prétend qu’il descendit dans l’arène et fut aussi l’amant de la duchesse d’Albe dont il peignit les deux fameux tableaux « La maja vestita » et « La maja desnuda ». Opérette illustrée par l’air, « Laissons faire la vie, laissons faire le temps ». Andalousie (1947) donne l’occasion à la soprano d’exécuter l’air de l’ivresse de Dolores, enjolivé de coloratures aériennes, « Ça fait tourner la tête ».

Après l’ouverture de La Belle de Cadix (1945) qui fut le premier grand succès de Francis Lopez et lança définitivement la carrière de Luis Mariano, Perrine Cabassud revêt les atours de Maria Luisa pour « Les sentiers de la montagne ». Une manière de souligner, que le compositeur basque ne s’est pas borné à écrire des airs pour ténor mais qu’il a aussi très joliment composé d’agréables pages pour soprano.

Parmi les chansons qui ont contribué à la gloire du célèbre ténor, on trouve aussi des standards internationaux comme « Besame mucho » composé dans les années 1930 par Consuelo Velàsquez. Autre tube dévolu à Luis Mariano : « Maman, la plus belle du monde ».

Mariano final 1
© Lionel Lucchini

Les deux danseuses et danseurs agréablement chorégraphiés par Sophie Trouche, apportent toute la vivacité convenue dans « Viva Sevilla » du Prince de Madrid, avant l’intervention du chœur qui prend un évident plaisir dans Méditerranée où s’illustra un autre chanteur au Châtelet, en l’occurrence Tino Rossi.

Le final nous entraîne dans la trépidante « Samba brésilienne » confiée à toute la troupe, un air passé à la postérité de la fameuse opérette Quatre jours à Paris, sans doute l’une des plus savoureuses de Francis Lopez grâce au livret extrêmement drôle et vaudevillesque signé Raymond Vinci(2).

Christian Jarniat

10 novembre 2023

  1. Au demeurant, il convient de rappeler que Le Chanteur de Mexico avait fait l’objet d’une production importante dans des décors et costumes fastueux à l’Opéra de Nice en septembre 2016, dans la mise en scène de Serge Manguette et sous la direction musicale de Bruno Membrey.

  2. A noter que cette opérette sera représentée à l’Odéon de Marseille cette saison au mois de Mars 2024.

Distribution :

Direction musicale : Alice Meregaglia
Chorégraphie :  Sophie Peretti-Trouche
Conseillère artistique :  Melcha Coder

Ténor : François Almuzara
Soprano : Perrine Cabassud

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