A l’occasion de la fête de Sainte Cécile, et pour célébrer le bicentenaire de la naissance d’Offenbach, Jacques Rouchouse proposera, le vendredi 22 novembre 2019 à 18h30 au Château de Lauris, une conférence sur le thème « Offenbach l’européen ».
Au cours de l’été 1980, lors du centenaire de la mort du compositeur, Jacques Rouchouse avait réalisé sur France Culture une série d’émissions de 10 heures sur celui que Rossini surnommait « le petit Mozart des Champs Elysées ». Une occasion, de rendre hommage à l’un des plus ardents promoteurs de l’opérette en France, non seulement par ses ouvrages littéraires plusieurs fois primés (Grand prix de littérature musicale de l'Académie Charles-Cros en 1995) mais encore par ses nombreuses émissions musicales radiophoniques en tant que producteur ou journaliste.
Jacques Rouchouse, né le 13 avril 1946 à Lyon, essayiste et critique musical français, a pris goût dès son plus jeune âge à la « grande musique » et en particulier à l’art lyrique en écoutant à la radio les émissions de Dominique Plessis, Henry Jacqueton, et Pierre Hiegel. Il assiste à son premier spectacle lyrique, le 7 février 1960 : l’opérette La Fille du tambour major de Jacques Offenbach, à la Maison du Peuple de Pierre-Bénite (dans la banlieue lyonnaise) à l'occasion du gala annuel de la "Société Musicale L'Abeille", ce qui va marquer sa vie à jamais et le conduire à devenir « un des meilleurs spécialistes du genre ». Il découvre le monde de l’Opéra en 1961 avec notamment Carmen de Georges Bizet, grâce aux représentations consacrées aux « scolaires » par Paul Camerlo, le directeur de l'Opéra de Lyon de l’époque. Jacques Rouchouse monte à Paris le 13 mars 1973 et fait la connaissance de l’homme de théâtre et producteur de radio Roger Pillaudin, lequel l’engage à l’ORTF de l’époque (en tant qu’assistant de production) pour l’émission « Dialogues de France-Culture » de mars 1973 à octobre 1984. En 1979, il propose un projet d’émissions lyriques au directeur de France-Culture Yves Jaigu, lequel l'invite à produire de grandes séries radiophoniques, telles « L’opérette c’est la fête » (de 1981 à 1988). Jacques Rouchouse collabore à l’émission « Le Grand Débat », d'octobre 1984 à juin 1989, de Jacques Julliard, lequel reconnaît en Rouchouse une véritable « vocation » de l'opérette, et travaille aussi pour d’autres producteurs : Claude-Jean Philippe, Serge Daney, Laure Adler, Lucien Attoun, Jean Couturier.
Avec sa passion pour le détail et sa capacité de recréer le contexte, il acquiert une érudition de premier plan, les Presses universitaires de France lui demandent de rédiger le nouveau « Que sais-je ? » sur l'opérette. Jacques Rouchouse a consacré une monographie à Hervé (Florimond Ronger) qui tient compte de ses œuvres et interprètes, mettant en avant le contexte théâtral à partir des journaux de l'époque. Ses ouvrages sur l’opérette font référence par leur grande érudition et aussi leur compréhension du contexte historique et des enjeux esthétiques, alors qu'ils sont l’occasion d’une « chronique de la société française et surtout du milieu artistique parisien ». Au terme de ce travail, c’est tout le genre musical de l'opérette qui apparaît d’une ampleur insoupçonnée : « A plonger ainsi dans ce monde parallèle – ce demi-monde qui fascinait le grand – c'est presque une civilisation que l'on découvre.»
Outre Arletty et Elisabeth Schwarzkopf, les plus prestigieux artistes participeront aux émissions de Jacques Rouchouse, mentionnons le compositeur Henri Sauguet, les chefs d'orchestre Willy Boskowsky, Igor Markevitch, Lorin Maazel, Georges Prêtre, les chanteurs Teresa Berganza, Joan Sutherland, Nicolaï Gedda, Rita Streich, Christa Ludwig, Gabriel Bacquier, Georges Thill, Régine Crespin, Jacques Jansen, Mady Mesplé, Alain Vanzo, Robert Massard, Michel Dens, Michel Sénéchal, Ernest Blanc, des comédiens aussi tel Maurice Baquet, Pierre Bertin, Rellys, Andrex, Charpini…
Membre de l'Académie de Vaucluse, il réside à Lauris, le village natal dans le Vaucluse du compositeur et hautboïste Joseph-François Garnier, dont il a écrit la biographie.
Christian Jarniat