Les mélomanes monégasques ont commencé l’année en Norvège. Ce n’est pas eux qui sont allés en Norvège. C’est la Norvège qui est venue à eux. Elle est venue par l’intermédiaire de son meilleur pianiste classique actuel, Leif Ove Andsnes.
Il s’est produit en l’Auditorium Rainier III de Monaco, dans le cadre des magnifiques récitals de piano organisés mensuellement par le Philharmonique de Monte-Carlo.
Leif Ove Andsnes s’est présenté avec deux œuvres de son pays : d’abord la charmante sonate que Grieg, épris de romantisme, composa à l’âge de 20 ans, ensuite avec une sonate d’un compositeur du XXème siècle, Geirr Tveitt. Cette œuvre résulte de plus de calcul que d’inspiration. Seul le troisième mouvement bénéficie d’un vrai élan – un peu à la Prokofiev. A plusieurs reprises, le compositeur utilise un effet de résonance obtenu en appuyant le bras gauche sur le clavier afin de libérer les cordes de leurs étouffoirs et leur permettre d’entrer en vibration avec les notes émises par la main droite.
La deuxième partie du concert nous ramenait dans le répertoire plus familier des Préludes de Chopin. L.O.A. parcourut avec une belle maîtrise et une solide virtuosité ces vingt-quatre pièces géniales. Dans les pièces les plus lentes on aurait aimé un toucher plus « rond ». Quoiqu’il en soit, le public réserva un accueil chaleureux à cet artiste qui venait du froid.
André PEYREGNE
10 Janvier 2025