A peine Kazuki Yamada eut-il posé sa baguette à la fin de la célèbre 40ème Symphonie en sol mineur de Mozart, que la salle, comble, de l’Auditorium Rainier III de Monaco, explosa en bravos.
Deux semaines de festival Mozart, en Principauté de Monaco, venaient de s’achever de manière on ne peut plus brillante.
Le Philharmonique de Monte-Carlo y fut plusieurs fois à l’honneur. Mozart ne constitue pas son répertoire habituel. Pourtant, la manière dont il joua le simple Divertimento en Ré majeur , normalement destiné aux orchestres de chambre, fut un pur régal. On en apprécia la finesse, l’élégance, le raffinement. La jubilation avec laquelle Kazuki Yamada dirigeait son orchestre faisait plaisir à voir. L’esprit de Mozart planait autour de lui.
Deux solistes étaient à l’affiche – deux solistes dont la jeunesse faisait écho à l’éternelle jeunesse de Mozart : la pianiste russe Alexandra Dovgan, 17 ans, et le violoniste ukrainien Bohdan Luts, 21 ans. Dans le contexte international, la rencontre d’une Russe et d’un Ukrainien avait une forte puissance symbolique. Ah, si la politique pouvait s’inspirer de la musique !
Il y eut, sous les doigts de la première et surtout sous l’archet du second un brio qui convenait excellemment à la musique de Mozart. Le jeu de Luts fut un bijou.
Quant à Alexandra, si elle acquiert davantage en finesse, elle pourrait devenir une Clara Haskil ou Maria Joao Pires. Elle est sur la bonne voie !
La jeunesse des solistes était un cadeau fait à Mozart… et au public de Monaco.
André PEYREGNE
2 février 2025