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L’Orchestre Colonne aux Champs-Elysées

L’Orchestre Colonne aux Champs-Elysées

dimanche 28 avril 2024

©Yann Salaün

Dans la grande histoire musicale de Paris, l’orchestre Colonne est un monument. Un monument historique. Il peut être vénéré comme la Tour Eiffel ou l’Arc de Triomphe. Il a été créé par Edouard Colonne en 1873 pour redorer l’image de la France après l’humiliation de la guerre de 70. Il a été dirigé par Pierné, Paray, Munch, Monteux, Tchaïkovsky, Richard Strauss, Mahler. On croit rêver ! Lisez donc les excellents articles de Jean-Noël Ferrel sur le site de l’orchestre pour en savoir davantage.

En 2023-2024, nous sommes dans l’année de ses cent cinquante ans. Il vient de fêter cet anniversaire dans le somptueux écrin du Théâtre des Champs-Elysées.

Le concert fut un vrai festival. On entendit des extraits d’œuvres qui sont attachées à son histoire : l’Apprenti sorcier de Dukas, le Concerstück pour harpe de Pierné, la Symphonie Fantastique de Berlioz, l’Oiseau de feu de Stravinsky, Daphnis et Chloé de Ravel.

L’orchestre Colonne, qui n’est pas un orchestre, permanent a le pouvoir de retrouver à chaque concert une cohésion d’ensemble et une sorte patine sonore qui fait penser à celle des tableaux de maîtres.

Son chef Marc Korovitch y est bien sûr pour beaucoup. Il fallait voir l’élégance avec laquelle il mena le Bal de la Symphonie Fantastique, ménageant avec chic ses inflexions, ses ralentis, ses respirations. Il fallait voir aussi l’incendie qu’il alluma dans la « Marche au supplice » de cette même symphonie, avec ces cuivres qui flamboyaient aux derniers rangs de l’orchestre, et, tout là haut, dominant son monde comme un patriarche, le timbalier Sébastien Escobar qui martelait son rythme dantesque.

Dans le Concerstûck de Pierné, au charme expressionniste fin XIXe la harpiste Mélanie Laurent fut éblouissante.

On eut droit aussi à un Apprenti  sorcier efficacement mené par le jeune chef Julien Leroy, avec tout ce qu’il fallait de suspens et de contrastes entre les couleurs orchestrales. Le basson de Florence Hamel y prit une part royale, ainsi que dans la « Berceuse » de l’Oiseau de feu de Stravinsky. Que ferait-on sans le basson en musique classique ?

A la fin, on eut droit à une œuvre mystère. Quelle était cette page symphonique très fin XIXe, bien charpentée, sans grande originalité mais habilement orchestrée. On ne fit pas voter le public, on ne déplaça aucun institut de sondage (ils sont pris pour les Européennes). Mais Julie Terranti, voix de RTL, Europe 1 et Radio Classique, attachée à Colonne nous donna la clé de l’énigme avec autant de charme que d’autorité : il s’agissait d’une ouverture de Szymanowski. Il fallait la trouver ! Une preuve de plus que l’Orchestre Colonne a du répertoire. Il n’a pas cent cinquante ans pour rien…

André PEYREGNE

28 avril 2024

https://www.orchestrecolonne.fr/

 

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