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Les « Indes galantes » à l’Opéra de Paris

Les « Indes galantes » à l’Opéra de Paris

samedi 28 septembre 2019
Photo Little Shao ONP

Hip, hip hop, Rameau ! Quoi de nouveau ? Rameau ! L’Opéra de Paris nous propose une version choc des « Indes galantes ». La danse classique y est remplacée par la danse de rue. Et hop, le hip-hop et le krump balaient le ballet versaillais!
Ils se déchaînent sur la musique de Rameau. Et c’est réussi grave! Ces danseurs de rue collent à la musique de Rameau bien plus finement que certains chorégraphes classiques empesés et prétentieux. Voilà qui est réjouissant. Deux formes d’art jusqu’alors étrangères se donnent la main. La compagnie « Rualité » est à la manœuvre, dirigée par Bintou Dembélé – avec un m devant b comme Mbappé !
Cette démarche est symbolique de ce dont la société a besoin : le respect de l’autre .

Oui, le signataire de ces lignes connu pour des positions conservatrices a été séduit par l’ambiance de ce spectacle !

Certes, on peut reprocher des choses au metteur en scène Clément Cogitore. (On peut toujours reprocher des choses à quelqu’un !) Par exemple le manque de poésie de cet immense bras de grue qui, à plusieurs reprises, soulève des éléments de décor, ou encore le manque de clarté de certaines scènes. Mais ce qui est important, c’est l’ambiance générale du spectacle. Et là, c’est gagné !

On sent que Cogitore a cogité. Il s’est inspiré du J.T. : tous les thèmes d’actualité y passent : l’immigration, le terrorisme, l’écologie, le sexe. L’extravagance du livret d’origine ne permet-elle pas tous les excès, avec son action insensée qui se déroule dans des Indes situées en Turquie, Perse, Pérou ou Amérique ? (Rameau, zéro en géo!)

La distribution vocale est un régal, avec un groupe de chanteurs français qui respirent la jeunesse : les sopranos Julie Fuchs, Jodie Devos, Sabine Devieilhe (un bravo particulier à la première !), les ténors Matthias Vidal et Stanislas de Barbeyrac, les barytons Florian Sempey, Edwin Crossey- Mercer et Alexandre Duhamel.
L’orchestre de la « Capella Mediterranea » dirigé par Leonardo Garcia Alarcon et le Choeur de Namur nous ravissent. Ils nous font des Indes super-galantes.
Résultat : break dance sur scène et standing ovation dans la salle. Hip, hip, hop, Rameau !

André PEYREGNE 
                                                                                                                                 
28 septembre 2019               

 

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