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Les Brigands investissent l’Opéra Garnier dans une nouvelle production, signée par le très controversé metteur en scène australien Barrie Kosky.

Les Brigands investissent l’Opéra Garnier dans une nouvelle production, signée par le très controversé metteur en scène australien Barrie Kosky.

© Agathe Poupeney / OnP

L’œuvre de Jacques Offenbach nous avait été présentée en 1993 à l’Opéra Bastille, dans une mise en scène loufoque – bien dans l’esprit des Deschiens de Macha Makeïeff et Jérôme Deschamps – par ailleurs reprise à l’Opéra-Comique en 2018.

Comment résumer en quelques mots la présentation d’aujourd’hui ? Strass, plumes, cuir, latex et autres extravagances sont le fruit de l’imagination débordante de Barrie Kosky et rendent hommage au cinéma subversif des années 70 de John Waters.

Son égérie transsexuelle Divine (présente dans bon nombre de ses films) apparaît ici sous les traits du personnage central de l’opéra bouffe : Falsacappa, le chef des brigands.

Première surprise, dès le lever de rideau, lorsqu’on le voit sanglé en tenue lamée rouge, perruqué et maquillé telle Divine dans le film Pink Flamingos !

Ce ne sera que le début de bien d’autres folies, qui ponctueront les trois actes de ces Brigands. Nous aurons certes été – dans un premier temps – décontenancés, mais au final assez séduits par l’intelligence de la mise en scène, au-delà des facilités et des libertés du nouveau livret.

N’oublions pas qu’Offenbach était un contestataire, se moquant allègrement de son époque et des institutions alors en place.

Le premier acte nous a paru assez brouillon, tant par les chorégraphies que par les scènes et mouvements de foule qui donnent légèrement le tournis.

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© Agathe Poupeney / OnP

En revanche le second, avec l’arrivée des Espagnols s’avère très réussi : les magnifiques costumes dorés, comparables à ceux des tableaux de Vélasquez, sont éblouissants ! Le rythme et la rigueur semblent avoir été enfin trouvés ; de plus, nous rions beaucoup devant ces fantoches plus improbables que réels.

Le troisième acte nous conduit enfin au dénouement, faisant apparaître de nouvelles figures qui nous amusent tout autant.

La distribution se révèle de premier ordre, choisie avec soins jusqu’aux plus petits rôles.

Tout d’abord le ténor néerlandais Marcel Beekman (inénarrable Platée chez Robert Carsen) campe un chef des brigands queer plus qu’original, précisons-le. Sa voix parlée semble un peu approximative, mais le timbre reste convaincant.

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© Agathe Poupeney / OnP

Les prestations de Marie Perbost (Fiorella) et d’Antoinette Dennefeld (Fragoletto) demeurent à la hauteur de nos attentes : finesse et drôlerie de leur jeu, chant sans failles, elles sont tout simplement épatantes !

Autour d’eux gravitent une multitude de figures familières du chant (essentiellement françaises) que nous sommes heureux de retrouver : Laurent Naouri (chef des carabiniers), Yann Beuron (Campotasso), Mathias Vidal (prince de Mantoue), Philippe Talbot (Gloria-Cassis), Eric Huchet (Domino), Franck Leguérinel (Barbavano), Rodolphe Briand (Pietro), Doris Lamprecht (la marquise) pour ne citer que ces derniers.

Adriana Bignagni Lesca apparaît en impressionnante princesse de Grenade, tandis que Sandrine Sarroche nous surprend au cours d’un pamphlet délicieusement incisif – qu’elle a soigneusement concocté – intitulé “monologue du caissier”.

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© Agathe Poupeney / OnP

La chorégraphie signée Otto Pichier reste dans l’esprit déjanté et décalé voulu par le metteur en scène : douze danseurs-ses évoluent avec talent, parmi lesquels nous retrouvons Guillemette Buffet, Antoine Salle et Maxime Pannetrat.

Comme toujours, l’orchestre de l’opéra de Paris, dirigé par Stefano Montanari, assure une prestation de haut niveau, tout comme son chœur,conduit par Ching-Lien-Wu.

Finalement, le pari semble gagné pour Barrie Kosky, qui aura réussi à nous entraîner dans son monde peuplé des fantasmes les plus fous, nous transformant en complices plus que bienveillants !

Philippe Pocidalo
24 septembre 2024.

Direction musicale : Stefano Montanari

Mise en scène : Barrie Kosky

Décors : Rufus Didwiszus

Costumes :  Victoria Behr

Lumières :  Ulrich Eh

Chorégraphie :  Otto Pichler

Dramaturgie et adaptation des dialogues :  Antonio Cuenca Ruiz

Monologue du caissier : Sandrine Sarroche

Distribution :

Falsacappa : Marcel Beekman

Fiorella : Marie Perbost

Fragoletto : Antoinette Dennefeld

Le Baron de Campo-Tasso : Yann Beuron

Le Chef des carabiniers : Laurent Naouri

Le Duc de Mantoue : Mathias Vidal

Le Comte de Gloria-Cassis : Philippe Talbot

La Princesse de Grenade : Adriana Bignagni Lesca

Carmagnola : Leonardo Cortellazzi

Domino  : Éric Huchet

Barbavano : Franck Leguérinel

Pietro :  Rodolphe Briand

Zerlina :  Ilanah Lobel-Torres

Fiametta : Clara Guillon

Bianca : Maria Warenberg

La Marquise : Doris Lamprecht

La Duchesse :  Hélène Schneiderman

Le Précepteur : Luis-Felipe Sousa

Cicinella : Marine Chagnon

Adolphe de Valladolid : Flore Royer

Antonio : Sandrine Sarroche

Sangrietta,  Pipa : Manon Barthélémy

Tortilla  : Rachella Kingswijk

Burratina :  Cécile L’Heureux

Castagnetta, Pipetta : Corinne Martin

Pizzaiolo :  Victorien Bonnet

Flamenco : Nicolas Jean-Brianchon

Zucchini / Pipo :  Jules Robin

Siestasubito : Hédi Tarkani

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