Énorme succès des années 70, Le Vison Voyageur ( Not now darling ! ) revient sur nos scènes plus de cinquante après, rajeuni et prêt à reconquérir un nouveau public.
Jean Poiret et Michel Serrault y avaient triomphé au théâtre du Gymnase à Paris, dans une adaptation de Jean-Loup Dabadie.
Il n’avait cependant pas complètement disparu puisqu’entretemps le duo Michel Roux et Jean Jacques avait déjà sévi (ainsi qu’Olivier Lejeune et Franck de Lapersonne ), sans oublier plus récemment une mise en scène d’Eric Henon avec Jean Franco et… tiens donc, Sébastien Castro! Un lifting (réussi) de ce vaudeville anglais signé par un maître du genre : Ray Cooney (assisté de John Chapman) nous donne l’occasion de retrouver justement Sébastien Castro, ainsi que Michel Fau qui signe la mise en scène de ce délire de boulevard définitivement inusable.
Réunis pour la première fois sur une même scène, nos deux protagonistes tout juste sortis d’une saison couronnée de lauriers (Lorsque l’enfant paraît pour Michel, Une idée géniale pour Sébastien), nous convient chez Bodley and Crouch pour suivre la folle aventure d’un manteau de vison qui passera étrangement d’épaules en épaules ; quiproquos, mari jaloux, femme trompée, maîtresses dans le placard : aucun ingrédient ne manque à cet improbable tourbillon qui fait exploser de rire la salle, mais peu importe, nous savons bien que le seul but de nos auteurs et interprètes est bien de nous divertir.
C’est dans un décor rétro-kitsch coloré (que Michel Fau affectionne tout particulièrement) que ce petit monde va virevolter sous nos yeux durant une heure et demie.
On retiendra parmi la distribution particulièrement choisie l’impayable Armelle, qui devra couvrir tous les maléfices de ses boss et affronter l’épouse jalouse mais cependant frivole Maud (délicieuse Nicole Calfan), ainsi que leurs maîtresses (de véritables tigresses ) nullement disposées à laisser leur place !
Anne-Sophie Germanaz et Delphine Beaulieu vont nous montrer qu’elles n’ont rien à cacher, dans tous les sens du terme… Sans oublier un mannequin vivant sexy en diable (Laure-Lucile Simon ) ; avec Alexis Driollet le mari trompé et Arnaud Pfeiffer – qui ressurgit de façon impromptue dans la vie de Maud – le tourbillon est total.
Michel Fau est entre autres (depuis plusieurs saisons) un “orfèvre” du théâtre de boulevard, ressuscitant des ouvrages que nous pouvions voir à l’époque de l’ORTF, dans les retransmissions de Au théâtre ce soir ou bien encore les pépites inoubliables de Jacqueline Maillan ou autres Sophie Desmarets.
Nous nous réjouissons par avance de revoir en septembre prochain un Robert Thomas (Piège pour un homme seul) qu’il montera sur cette même scène du théâtre de la Michodière.
Mais pour l’instant, place au Vison Voyageur !
Philippe Pocidalo
13 juillet 2023
Jusqu’au 30 juillet 2023 :
https://www.michodiere.com/evenement/le-vison-voyageur/