Ce monument à Richard Wagner est dû au sculpteur alsacien Heinrich Waderé (Colmar, 1865-.Munich 1950). Il a été érigé aux abords de la Prinzregentenplatz (place du Prince-Régent) dans le quartier de Bogenhausen à Munich, à deux pas du Prinzregententheater (Le théâtre du Prince-Régent, dont l’architecture s’inspire de celle du Palais des Festivals de Bayreuth et dont l’ouverture eut lieu en août 1901).
Parmi les projets que présenta le sculpteur, ce fut celui présentant le compositeur assis dans une pose similaire à celle de Goethe dans le célèbre portrait de Tisbchein Goethe dans la campagne romaine, qui fut retenu. Il figure Richard Wagner, commodément installé, enveloppé de plaids ou d’un manteau de voyage et tenant une partition à la main gauche.
Le bloc de pierre qui servit à la réalisation du monument est en marbre d’Untersberg, il avait un volume de 14 mètres cubes et pesait 600 quintaux. Il fut très difficile de le transporter. A Unterberg plus de trente chevaux furent nécessaires pour amener le bloc à la gare de chemin de fer. Le bloc de marbre fut sculpté dans un atelier à la gare de l’est (Ostbahnhof). Une fois achevé, le monument pesait encore 450 quintaux. On mit deux jours 2 jours à le transporter jusqu’à son emplacement actuel à l’aide d’une d’ une locomotive de route spéciale de la firme Maffei.
Le monument a été dévoilé le 21 mai 1913, un jour avant le 100e anniversaire du compositeur… Le dévoilement a eu lieu en présence du Prince Régent et de l’initiateur du projet, Ernst von Possart, célèbre acteur et directeur de théâtre qui participa activement à la conception et à la réalisation du Théâtre du Prince Régent. Son inauguration fut perçue par beaucoup comme la juste réparation que devait la ville de Munich à Richard Wagner, qui avait dû quitter les lieux à la hâte en 1865. Cosima, la veuve de Richard Wagner, et leur fils Siegfried ont refusé d’assister à l’événement vraisemblablement parce que le Festival d’opéra de Munich, le “Münchner Opernfestspiele”, faisait concurrence à Bayreuth. L’ouverture d’une salle supplémentaire à Munich, qui plus est d’architecture wagnérienne, accroissait la concurrence.
Luc-Henri ROGER