Une nouvelle production à l’Opéra Comique est toujours un évènement dans la capitale.
Nous retrouvons ainsi Lakmé de Léo Delibes mis en scène par Laurent Pelly, dans sa version originale avec dialogues parlés.
L’oeuvre date de 1883, véritable fleuron de l’institution elle a été représentée plus de 1600 fois.
Inspiré par Pierre Loti, Delibes a imaginé une intrigue audacieusement contemporaine : tous les ingrédients de l’opéra orientaliste se trouvent ainsi réunis.
Passion impossible, affrontement du fanatisme religieux et de la sensualité, nous sommes bien dans l’ évocation d’une civilisation lointaine… mais peut être pas entièrement oubliée.
Notre héroïne vit recluse dans une cage avec son père.
La scénographie s’avère plus que réaliste et nous plonge dans un univers bien loin des fleurs et des fêtes d’une Inde d’opérette.
On retrouve Sabine Devieilhe divine Lakmé au timbre inégalable et son amant Gérald (Frédéric Antoun) déjà réunis en 2014 sur cette même scène. Raphaël Pichon succède à François-Xavier Roth à la direction musicale. Perfection du chœur et de l’orchestre Pygmalion, le plateau musical est dans son ensemble de grande qualité. Avec une mention spéciale décernée à Stéphane Degout dans le rôle du père tyrannique Nilakantha, nous aplaudissons également Ambroisine Bré ( Malikka) dans le fameux duo des fleurs.
C’est un plaisir de retrouver Mireille Delunsch (Mistress Bentson) ainsi que l’excellent François Rougier dans le rôle de Hadji.
Les très sobres costumes de Laurent Pelly d’inspiration Nô ainsi que les décors de Camille Dugas nous plongent au cœur du drame.
Une très belle soirée lyrique nous a été offerte.
Philippe Pocidalo
28 septembre 2022