Nice s’est mise à la Vie parisienne. « Par nos chansons et par nos cris… oui, voilà la vie parisienne ! » Cela fait trois jours que le spectacle est fini mais que cet air continue à tourner en boucle dans ma tête ! C’est ainsi l’opérette – quand c’est réussi – ça vous met un air dans la tête et impossible de l’en faire sortir !
Vous l’aurez compris, j’ai assisté à La Vie parisienne à l’Opéra de Nice et y ai pris un plaisir plus que certain.
Monter cette opérette d’Offenbach en douze jours, voilà la performance réalisée par le Festival d’opérette et de comédie musicale de la ville de Nice.
Il est vrai qu’une équipe efficace se trouve à la tête de ce festival avec, à la direction artistique, Melcha Coder, au conseil artistique Christian Jarniat, à la direction d’orchestre Bruno Membrey, à la mise en scène et à la chorégraphie Serge Manguette.
Ce dernier est un vrai magicien en matière de comédie musicale et d’opérette : en voilà un qui, en un tournemain, vous invente un spectacle, le monte avec intelligence, le décore et l’habille avec élégance , le chorégraphie avec brio, l’éclaire, le fait vivre, le met en scène et… nous le fait aimer. A l’arrivée, rien de bâclé, tout est huilé, tout fonctionne comme pour un spectacle qu’une équipe entière aurait mis un mois à monter. En plus, Serge Manguette s’entoure des élèves de son Arte Danza University en Italie qui dansent comme des pros après avoir suivi un cursus pédagogique dont nous connaissons peu d’équivalent en France et à l’étranger en matière d’opérette et de comédie musicale. Serge Manguette est vraiment un homme précieux dans ce double répertoire.
Difficile de passer en revue dans le détail l’ensemble des interprètes qui ont vécu à Nice leur Vie parisienne. Il y en a une page entière. .
D’abord Frédéric Diquéro en Gardefeu : une voix, une présence, une prestance, une diction. Tout ce qu’il faut pour assumer le rôle de jeune premier. Tout comme Michel Vaissière, qui, ayant au cours de sa carrière, interprété tous les rôles masculins de ” La Vie parisienne “, met sa solide expérience au service de Bobinet.
Ensuite un feu follet : Julie Morgane (Pauline). Une explosion chantante et dansante ! Avec elle, bonne humeur assurée !
Voici également la délicieuse Amélie Robins (Gabrielle), qui était en fin de grippe le soir où nous l’avons entendue. On est habitué à sa lumineuse présence sur la scène niçoise. L’éclat de sa personne s’unit au charme de sa voix, à moins que ce ne soit l’inverse !
A ses côtés, la jeune Cécile Lo Bianco (la Baronne) dotée d’un fort joli timbre monte allègrement dans le suraigu – mais paraît encore quelque peu rigide dans son allure scénique.
Un qui ne l’est pas – rigide, c’est Gilles San Juan ( le Brésilien et Frick ) ! Il vous met en joie dès qu’il entre en scène. Il a vraiment sa place dans ce genre de spectacle.
Le Baron (belge !) truculent de Jean-François Vinciguerra , la voluptueuse Metella de Laetitia Goepfert ainsi que le duo déjanté formé par Richard Rittelmann (Prosper) et Pascal Terrien (Urbain) contribuent aussi largement à mettre en joie un public qui ne boude pas son plaisir.
Un dernier mot pour la guide touristique du spectacle : Christine Jarniat. Voilà une comédienne en diable ! Jamais les G.P.S. ne pourront remplacer ce genre de guide !
Orchestre et chœur enthousiastes et visiblement heureux de participer à cette fête Offenbachienne.
Résultat : salle comble pour la Vie parisienne ! Si ça se trouve, ce sera, avec l’excellente Cage aux folles donnée en ouverture de ce même Festival d’opérette et de comédie musicale , le spectacle le plus plein de la saison à l’Opéra de Nice ! On pourra peut-être s’en étonner, mais… c’est la vie (parisienne) !
André PEYREGNE
2 novembre 2019