Jean-Louis Pichon, né le 18 septembre 1948, était un metteur en scène, comédien et directeur d’opéra français. Il a consacré une grande partie de sa carrière à l’art lyrique et au théâtre, laissant une empreinte significative dans le paysage culturel français.
Après des études de lettres classiques, Jean-Louis Pichon a mené des recherches approfondies sur le théâtre. En 1969, il a soutenu une thèse de maîtrise consacrée à l’œuvre de Racine. En tant qu’acteur, Pichon a interprété des rôles dans des classiques tels que Britannicus, Andromaque, Le Cid, Le Jeu de l’Amour et du Hasard, Hamlet et Les Femmes Savantes Il s’est également illustré dans des œuvres contemporaines de Ionesco, Beckett, Pinter, Weingarten et Foissy.
Sa carrière de metteur en scène s’est également développée au théâtre, avec des mises en scène de pièces comme Le Médecin malgré lui de Molière, Le Roi se meurt de Ionesco, Monsieur Barnett d’Anouilh, Tartuffe de Molière, Huis Clos de Jean-Paul Sartre, En attendant Godot de Beckett et Le Comédien aux liens de Charles Rambaud.
Sa passion pour l’opéra l’a conduit à se tourner vers la mise en scène lyrique. Il a débuté avec Le Testament de la tante Caroline de Roussel, suivi d’Amadis de Massenet en 1988, dont l’enregistrement a remporté l'”Orphée d’Or” décerné par l’Académie Nationale de l’Opéra. Il a également mis en scène Thérèse qui a représenté la France au Festival Européen de la Culture à Karlsruhe avant d’être jouée avec succès en Pologne lors de la commémoration du Bicentenaire de la Révolution française en 1989.
En 1990, avec le chef d’orchestre Patrick Fournillier, il a fondé la Biennale Massenet, dédiée à l’œuvre du compositeur stéphanois Jules Massenet. Cet événement a permis de redécouvrir de nombreuses œuvres rares de Massenet et s’est tenu jusqu’en 2015. Jean-Louis Pichon a été directeur de l’Opéra de Saint-Étienne de 1983 à 2008, transformant l’institution en une maison de production d’opéra reconnue.1
Il a mis en scène plus de 127 productions au cours de sa carrière, travaillant dans des maisons prestigieuses en France et à l’étranger, notamment à Paris, Liège, Montevideo, Palerme, Nancy, Bordeaux, Marseille, Avignon, Tours, Nantes, Martina Franca… avec des œuvres telles que : Cléopâtre, Esclarmonde, Grisélidis Panurge, Thaïs, La Dame Blanche, Roma, Le Roi de Lahore, La Reine de Saba. Hérodiade, le Roi D’Ys etc.,
Pour son apport à l’opéra et au théâtre, il a été nommé Officier de l’Ordre National des Arts. En 2024, il a créé l’association “L’Arbre deux vies”, destinée à soutenir les jeunes artistes lyriques ou chanteurs confirmés.
Jean-Louis Pichon est décédé le 4 mars 2025 à l’âge de 76 ans. Sa disparition a suscité une vive émotion dans le milieu culturel.
Son héritage en tant que metteur en scène, comédien et directeur d’opéra demeure une source d’inspiration pour les générations futures.
Christian Jarniat
1La première représentation de Cavalleria-Pagliacci du 9 mars a été précédée par un hommage, rendu par l’actuel directeur général et artistique de l’Opéra de Saint-Étienne Éric Blanc de la Naulte, à Jean-Louis Pichon décédé quelques jours auparavant. Le public qui n’a pas oublié les vingt-cinq ans qu’il a consacrés à la conduite et au rayonnement de cette maison et son travail de metteur en scène de grand talent, lui a réservé de longs applaudissements . Voir l’article de Gérard Loubinoux ici.)