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Im weissen Rössl à Darmstadt… L’Auberge du Cheval-Blanc en V.O. / Staatstheater Darmstadt, le 7 février 2025

Im weissen Rössl à Darmstadt… L’Auberge du Cheval-Blanc en V.O. / Staatstheater Darmstadt, le 7 février 2025

vendredi 7 février 2025

©Martin Sigmund

Créée en 1930 à Berlin, l’opérette allemande Im weissen Rössl de Ralph Benatzky dans sa version originale est peu, voire pas, connue du public francophone. Son adaptation en langue française L’Auberge du Cheval-Blanc, créée au théâtre Mogador en 1932, puis les nombreuses représentations d’après-guerre au théâtre du Châtelet ont fait sa renommée.

Retour aux sources donc, dans un théâtre de langue allemande, où l’ouvrage est d’ailleurs annoncé comme un Singspiel, soit une œuvre théâtrale jouée et parfois chantée et accompagnée de musique. Nous découvrons à cette occasion la vaste et moderne salle du Staatstheater Darmstadt, qui s’épanouit en arc-de-cercle autour de la large ouverture du plateau scénique.

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©Martin Sigmund

Avant le début du spectacle, c’est une image de ciel sombre et nuageux, très menaçant à vrai dire, qui est projetée en fond de plateau. Une chanteuse de yodel, qui prend également ce soir le rôle de Kathi, s’exprime a cappella, sonorisée par un micro. Puis le décor s’installe pendant l’Ouverture, fait de charpentes de bois et de bottes de paille. Le parti pris de situer l’hôtel « Weisses Rössl » dans une grange fonctionne idéalement, pendant qu’alternent, projetées sur la paroi du fond, des images de paysages alpestres.

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©Martin Sigmund

En artistes complets, les huit choristes chantent et dansent, dans les chorégraphies drôles et parfois très vives de Natalie Holtom. L’un des moments les plus hilarants pour le public, qui rit souvent à gorge déployée, survient lorsque six choristes déguisés en vaches tachetées entrent sur le plateau. Elles prennent place pour la traite : lait renversé, bouse qui tombe, danse en cadence… rire garanti dans la salle !

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©Martin Sigmund

Les différences entre les livrets allemand et français sont nombreuses, et les personnages souvent différents, mais l’intrigue reste la même. Si la patronne Josepha et son employé Leopold sont toujours bien là, on perd par exemple le Marseillais Napoléon Bistagne et sa fille Sylvabelle, remplacés dans l’original par l’industriel berlinois Wilhelm Giesecke et sa fille Ottilie. L’empereur qui vient séjourner dans l’établissement est ce soir une femme, plutôt impératrice donc, et son arrivée en carrosse sur fond de paysage qui défile produit un bel effet. Les dialogues représentent la part la plus importante de la représentation, tournant parfois au sympathique one-man-show, one-woman-show ou sketch.

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©Martin Sigmund

Entre la leçon de yodel au public, l’industriel qui insiste plus d’une fois sur son origine berlinoise, et se fait aider de plusieurs spectateurs pour monter sur scène à partir de la salle, tous les gags et clins d’œil prêtent à rire de bon cœur. La fin aussi est drôle, originale et même d’une certaine poésie : le rapprochement conclusif entre Josepha et Leopold attriste terriblement Piccolo, amenant alors le couple à l’intégrer dans un ménage à trois !

Les voix sonorisées, meilleures dans l’ensemble pour la partie masculine, plongent l’auditeur dans une ambiance de comédie musicale. Certains timbres, a priori légers au naturel, passent ici sans problème par le moyen de l’amplification. A noter tout de même la rare performance d’artiste total de Jendrik Sigwart dans le rôle de Piccolo, qui chante, joue de la guitare et danse également, avec de grands écarts d’une impressionnante souplesse.

La partie orchestrale, amplifiée elle aussi, renforce l’impression de musical, surtout dans une orchestration régulièrement aux couleurs jazzy, où le piano et les percussions, dont le xylophone, tiennent une place importante.

Au bilan, un beau spectacle dans une réalisation visuelle efficace, et une bonne humeur dont il serait dommage de se priver !

Irma FOLETTI

Im weissen Rössl, Singspiel de Ralph Benatzky

Staatstheater Darmstadt, le 7 février 2025

Direction musicale : Nicolas Kierdorf
Mise en scène : Philipp Moschitz
Décors : Matthias Engelmann
Costumes : Claudio Pohle
Chorégraphie : Natalie Holtom
Dramaturgie : Julia Just

Josepha : Louisa von Spies
Leopold : Tobias Licht
Wilhelm Giesecke : Jörg Zirnstein
Ottilie : Franziska Schuster
Dr. Siedler : Julian Culemann
Piccolo : Jendrik Sigwart
Sigismund : Stefan Schuster
Hinzelmann : Hubert Schlemmer
Klärchen : Jacky Smit
Kaiser : Gabriele Drechsel
Kathi/Jodlerin : Barbara Raunegger

Staatsorchester Darmstadt

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