Notre avis sur la représentation du 1er décembre:
Caroline Loeb, actrice, animatrice de radio, chanteuse, metteuse en scène, auteure et parolière française reprend avec bonheur son spectacle consacré à Françoise Sagan qu’elle interprète depuis 2017.
Il s’agit bien là d’une immense complicité entre les deux femmes qui nous est contée, série de confidences publiées sous le titre Je ne renie rien .

Caroline fait revivre l’esprit caustique de l’autrice, mettant en avant son humour féroce non dénué de tendresse, qui déclenche rires ou sourires selon les propos.
Tous les sujets de la vie sont passés au crible (l’argent, la littérature, les hommes, le jeu…) sans oublier son obsession de la mort.
N’est-elle pas passée deux fois près d’elle à la suite de deux tragiques accidents de la route ?
Et puis le bonheur d’être mère, autre grand événement que la vie lui a offert.
Une vie à cent à l’heure qu’elle aurait souhaité moins speed ; mais Sagan aurait-elle été la Sagan sans ce tourbillon infernal qui l’a entourée durant sa trépidante destinée?
Elle s’étonne elle-même du succès rencontré lors de la parution de son premier roman Bonjour tristesse à seulement dix-huit ans.

Fausse modestie ou manque d’estime de soi, le personnage qui s’anime devant nous sous les traits de Caroline Loeb se révèle d’un réalisme saisissant.
Intonations, mimiques, postures, tout cela est étudié avec une précision d’horloge qu’Alex Lutz (épaulé par Sophie Barjac) son metteur en scène a su magnifiquement restituer.
On salue au passage le remarquable travail de lumières d’Anne Coudret, véritable cerise sur le gâteau qui apporte au spectacle un éclat supplémentaire.
Sagan, inoubliable grâce au talent de son interprète, nous rappelle que cette figure de la littérature du vingtième siècle ne doit pas être oubliée.
Le théâtre de Poche à cet effet reprend dans sa programmation la pièce Château en Suède, autre chef-d’œuvre de la romancière que nous redécouvrons dans une présentation rajeunie et interprétée par une troupe jeune et dynamique.
Au sortir de ce moment privilégié passé en compagnie de deux grandes dames, nous pouvons proclamer Bonjour jeunesse !
Philippe Pocidalo
1er décembre 2025



