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Fierté niçoise

Fierté niçoise

samedi 6 janvier 2024

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Depuis quelques jours, les panneaux d’affichage de la ville de Nice étaient recouverts de photos en noir et blanc présentant le beau visage d’un jeune homme au regard à la fois rêveur et déterminé. C’était Lionel Bringuier, le nouveau directeur, âgé de 37 ans, du Philharmonique de Nice.

La ville de Nice fêtait ainsi l’arrivée de son nouveau jeune patron musical et le faisait savoir. Elle le faisait savoir avec d’autant plus d’empressement que Lionel Bringuier est un enfant du pays : il est niçois, membre d’une fratrie de musiciens ; il a fait avec une célérité d’enfant prodige ses études au conservatoire de Nice et a été propulsé sur les scènes internationales par sa mémorable victoire, à l’âge de 18 ans, au concours de chefs d’orchestre de Besançon.

Une étape nouvelle s’ouvre à lui : celle de « chef principal » attaché à une formation fixe. Il succède à Daniele Callegari, sous la baguette duquel le Philharmonique de Nice a réalisé de magnifiques performances. La barre est haute.

L’arrivée d’un nouveau chef est, pour un orchestre, un recommencement. De lui dépendra sa cohésion, sa qualité sonore, sa précision de jeu, son éclat, son succès.

 

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Le premier concert, qui marquait l’ouverture de l’année 2024, a été signe d’un bon départ. Le jeune chef a été applaudi à la fin à la fois par le public et par les musiciens de l’orchestre. Bel encouragement ! Il avait choisi de diriger rien moins que la Symphonie Fantastique de Berlioz, cette œuvre hors norme qui raconte l’histoire d’un amoureux assassin de la femme qui l’a éconduit. L’amoureux est obsédé par le thème de la femme aimée qu’on entend tout au long de la symphonie (sol, do, sol, mi, fa, mi). Il essaie d’oublier son malheur en allant au bal (deuxième mouvement) ou dans la nature (troisième mouvement). Il est condamné à la guillotine (dont le couperet tombe dans le quatrième mouvement), et est précipité en enfer alors que, dans le cinquième mouvement, retentissent les cloches et s’élève le thème du Jugement dernier (Dies Irae).

Lionel Bringuier a su faire vibrer les grands éclats de la symphonie et donner une élégance à la valse du deuxième mouvement.

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Au cours du même concert on a applaudi en soliste un autre Niçois, le pianiste Philippe Bianconi. C’est un maître. Il est fêté comme tel en Europe et en Amérique. Son interprétation du magnifique concerto de Schumann fut à la fois classique et romantique. Classique par sa rigueur de jeu, par la clarté de son articulation. Romantique par son élégance du phrasé, par la rondeur de son éloquence, par mille élans venus du cœur qui infléchissaient son propos.

Ce soir-là, dans cet opéra qui, en plus, est dirigé par un autre enfant du pays, Bertrand Rossi, on ne pouvait pas ne pas éprouver une sorte de fierté niçoise.

André PEYREGNE

6 Janvier 2024

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