Logo-Resonances-Lyriques
Menu
FAUST A L’OPERA DE MONTE-CARLO

FAUST A L’OPERA DE MONTE-CARLO

mardi 27 mars 2018
Paul Gay – Photo Alain Hanel
Fichier PDF

Comme toujours en Principauté, la distribution vocale est à un niveau exceptionnel avec rien moins que le ténor maltais Joseph Calleja dans le rôle-titre. Cet habitué des plus grandes scènes internationales ne déçoit pas en dessinant un Faust aussi efficace vocalement qu’émouvant, jouant de toutes les nuances d’un timbre ensoleillé et alternant des allègements à couper le souffle avec des séquences où le registre aigu déploie un romantisme flamboyant. Époustouflants également le timbre charnu et les inflexions fiévreuse de la Marguerite campée par Marina Rebeka. Le médium de la soprano lettone se révèle d’une richesse inouïe, pulpeux et mordoré, un vrai bonheur pour l’auditeur. Lionel Lhote n’est pas en reste, arborant une voix d’airain et se jouant des aigus les plus tendus, il confère à son Valentin une force de frappe rarement entendue dans cet emploi. Paul Gay enfin réussit un sans-faute scénique, la prestance de l’acteur est évidente, celle du chanteur un peu moins, mais la composition de son Méphistophélès reste de belle facture en dépit de quelques tensions fugitives. Tirés vers les sommets par ce quatuor majeur, les seconds rôles délivrent une prestation remarquable, notamment Héloïse Mas, particulièrement impliquée dans les tourments du jeune Siebel.

Les chœurs, dont les interventions sont fréquentes et extrêmement variées dans leur genre, thème de la valse, thème grandiloquent du chœur des soldats, nuit de Walpurgis, constituent un partenaire à part entière de l’ouvrage et il convient de rendre hommage à Stefano Visconti pour la qualité d’adaptation, l’homogénéité et la ductilité des masses chorales en état de grâce pour ce spectacle.

Reste le grand triomphateur de la soirée, Laurent Campellone. Il ne suffit pas de disposer d’un orchestre aussi prestigieux que le Philharmonique de Monte-Carlo, encore faut-il en tirer la quintessence et insuffler ses convictions aux différents pupitres… L’aspect symphonique de ce « Faust » est tout simplement superlatif, le chef français excelle dans ce répertoire, préservant la fraîcheur de la mélodie, soutenant parfaitement le livret et maniant avec habileté et virtuosité les montagnes russes stylistiques de l’ouvrage. Un dernier mot sur la mise en scène de Nicolas Joël qui complète cette brillante réussite. Il s’agit d’une production créée en 2009 à Toulouse qui reste, pour l’essentiel, totalement fidèle à l’esprit de l’œuvre et dont les aspects esthétiques et symboliques s’avèrent plus que convaincants. La foi de Gounod transparaît à l’évidence et la programmation de « Faust » pendant la période de Pâques n’est sans doute pas innocente. Triomphe mérité au rideau final.

Yves Courmes

Imprimer
Cookies
Nous utilisons des cookies. Vous pouvez configurer ou refuser les cookies dans votre navigateur. Vous pouvez aussi accepter tous les cookies en cliquant sur le bouton « Accepter tous les cookies ». Pour plus d’informations, vous pouvez consulter notre Politique de confidentialité et des cookies.