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Disparition de Mady Mesplé (7 Mars 1931- 30 Mai 2020)

Disparition de Mady Mesplé (7 Mars 1931- 30 Mai 2020)

samedi 30 mai 2020

Née à Toulouse le 7 mars 1931, Magdeleine (Mady) Mesplé manifeste une telle passion pour la musique à la suite d'une représentation de Faust de Gounod au Théatre du Capitole que sa mère décide alors de lui faire donner des leçons de solfège.

À sept ans et demi, elle entre au conservatoire de Toulouse avec une dispense. Musicienne aguerrie, elle suit une formation très complète (piano, harmonie, composition). Premier prix de solfège à 12 ans, prix de piano à 14, elle renonce à une carrière de pianiste pour retourner au conservatoire dans la classe de chant de Madame Izar-Lasson qui était la femme du ténor Louis Izar, directeur du théâtre du Capitole de Toulouse. Elle étudie également le chant à Paris avec Janine Micheau.

 

Après son Premier Prix de chant, elle est engagée et débute à Liège dans Lakmé à l'age de 22 ans. Cela deviendra pour Mady son rôle de prédilection. C'est encore à Liège qu'elle chantera pour la première fois la plupart des rôles de son répertoire, notamment Rosine du Barbier de Séville, Gilda de Rigoletto, tout en se produisant au théâtre de la Monnaie de Bruxelles. Elle chante aussi à Lyon Olympia des Contes d'Hoffmann.

À partir de 1956, elle se produit à l'Opéra de Paris dans Sœur Constance du Dialogue des Carmélites (1958, 1960) ; puis dans Rigoletto et Les Indes Galantes. Elle prend aussi la suite de Joan Sutherland dans Lucia di Lammermoor.

L'Opéra-Comique l'affiche dans Lakmé (1960), le Barbier de Sévilleles Contes d'Hoffmann, et elle participe à la création de Princesse Pauline de Henri Tomasi, du Dernier Sauvage de Gian Carlo Menotti (1963), et reprend Les Noces de Jeannette de Victor Massé .
 

Elle se produit aussi au Festival d'Aix-en-Provence dans Zémire et Azor de Grétry en 1956.

En même temps, elle commence une carrière internationale où elle s'illustre sur toutes les plus grandes scènes mondiales sans exception aussi bien dans les rôles du répertoire français (Lakmé, Philine, Olympia, Ophélie), qu'italien (Lucia, Gilda, Norina, Rosina, Amina) et allemand (la Reine de la Nuit) de La Flûte enchantée, Zerbinetta d'Ariane à Naxos comme au Festival d'Aix-en-Provence en 1966.
 

Elle aborde la musique contemporaine avec la création du Quatuor no 2 écrit pour elle par Betsy Jolas ; de même Charles Chaynes lui écrira ses Quatre Poèmes de Sappho. Elle chante Patrice Mestral, Yves Prin et on lui doit la création en langue française en 1965 de l'Élégie pour jeunes amants (Elegie für junge Liebende) de Hans Werner Henze. 
Pierre Boulez lui demande à plusieurs reprises d'intepréter l'Échelle de Jacob de Schönberg et l'Enfant et les Sortilèges de Ravel, notamment à Londres.
 

Elle ouvre, par ailleurs, la série de récitals de mélodies à l'Opéra de Paris en 1971 et y revient en 1975  pour Olympia des Contes d'Hoffmann dans la mise en scène de Patrice Chéreau.

 

Plus tard, elle commence une carrière pédagogique comme professeur à l'Académie Internationale d'Été de Nice. À peu près à la même époque, elle abandonne la scène pour se consacrer aux récitals et aux concerts. Ce qui la mène à New York, Pékin, Shanghai, Toronto, Rome, etc.
 

Elle a été professeur aux conservatoires nationaux de région de Lyon, Bordeaux et Saint-Maur-des-Fossés et a organisé de nombreuses master-classes (notamment à l'Abbaye de Sylvanès) et au CNIPAL. Elle a occupé le poste durant plusieurs années de professeur à l'École Normale de Musique de Paris et fait partie de nombreux jurys en France et sur le plan International (Washington, Toronto, Genève, Italie, etc.).

Ses enregistrements embrassent les domaines de l'opéra, de l'opérette ou de la mélodie ainsi que ceux de la musique religieuse ou encore de la musique contemporaine.
De sa discographie consacrée à l’opéra on retiendra notamment chez EMI : Lakmé (Delibes), Fra Diavolo et Manon Lescaut (Auber) Le Barbier de Séville et Guillaume Tell (Rossini) Zémir et Azor, Richard Cœur de Lion et l’Amant jaloux (Grétry), Werther (Massenet) et chez ADES : Lucie de Lamermoor (Donizetti) et Rigoletto (Verdi)

 

Ses nombreux passages à la télévision, où elle est l'invitée de Jacques Martin et Pascal Sevran la font connaître du grand public particulièrement dans le domaine de l’opérette.
 

Le drame de sa vie sera le jour de son 59e anniversaire en 1990, la perte de sa fille unique Catherine.  Quelques années plus tard on lui diagnostique la maladie de Parkinson qui l'oblige à se retirer définitivement de la scène.

 

Lors du feu d'artifice donné pour les 120 ans de la Tour Eiffel, c'est la voix de Mady Mesplé qui interprète le célèbre air des clochettes de Lakmé.
 

En 2010, Mady Mesplé devient la marraine de l'Association France Parkinson et sort notamment un livre intitulé La voix du corps.
 

Elle rend son dernier soupir le 30 Mai 2020 dans son appartement toulousain à quelques mètres de son cher Capitole.
 

«C’est une des grandes figures de la vie lyrique française de l’après-guerre. Elle avait une voix très cristalline avec des aigus et des sur aigus… c’était phénoménal», dira d'elle le directeur artistique du Théâtre du Capitole, Christophe Ghristi.

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